L’enquête se poursuit après le meurtre d’un prêtre mardi dans une église à Saint-Etienne-du-Rouvray. Le profil des deux jeunes présumés djihadistes se précise. Jeudi, les autorités judiciaires ont confirmé l’identité du deuxième tueur : Abdel Malik Petitjean, fiché S le 29 juin pour des faits de radicalisation. Ses proches n’en reviennent pas.
Né à Saint-Dié-des-Vosges (Vosges) le 14 novembre 1996, Abdel Malik Petitjean a grandi avec ses deux sœurs dans une famille recomposée. S’il n’était pas connu de la police pour des faits de délinquance et ne figurait donc pas dans les fichiers d’empreintes génétiques, il était apparu depuis peu dans les radars de l’antiterrorisme. Le 29 juin, une fiche S avait été établie à son encontre pour des faits de radicalisation. Le jeune homme était soupçonné d’avoir voulu se rendre en Syrie, après un aller-retour éclair en Turquie les 10 et 11 juin.
Abdel Malik Petitjean, le deuxième tueur du prêtre Jacques Hamel, apparaît proférant des menaces contre la France dans une vidéo diffusée par l’agence Amaq, organe de propagande du groupe Etat islamique. Une radicalisation à peine croyable pour les membres de l’association gérant la mosquée où avait l’habitude de se rendre le jeune homme. Un lieu de culte qui avait été visé par un incendie criminel après l’attaque contre Charlie Hebdo en janvier 2015. "C’est incroyable ! Tous les fidèles sont choqués car ils le connaissaient pour sa gentillesse, son calme On n’a jamais eu un signe de radicalisation. Qu’est-ce qui s’est passé dans sa tête ?", a témoigné Djamel Tazghat, le président de l’association.
"Je n’aurais jamais pensé qu’il puisse faire ça ! J’en ai les jambes coupées. Il était sympa, poli, doué et intelligent. Il travaillait très bien à l’école. Il voulait être commercial", a raconté au quotidien La Montagne un voisin d’Abdel Malik Petitjean lorsqu’il vivait à Montluçon dans l’Allier. Quand la famille Petitjean avait déménagé à Aix-les-Bains (Savoie), le jeune homme avait préféré rester vivre chez lui pour poursuivre sa scolarité. "Il dormait sur le clic-clac", raconte le voisin. "Il faisait partie de la famille ! Je lui avais donné une clef de la maison". Pour lui, c’est après son départ de Montluçon que Petitjean s’est radicalisé. "S’il s’était radicalisé, je l’aurais vu, je lui en aurais parlé. Le problème de Malik, c’était qu’il se laissait facilement embringuer", a-t-il déclaré.
Trois personnes étaient en garde à vue ce vendredi matin, dont un demandeur d’asile syrien et deux autres ont été relâchées, a déclaré de sources judiciaires et proche de l’enquête.