De nouveaux éléments d’enquête attestent que Mohamed Lahouaiej Bouhlel a "envisagé et mûri son projet criminel plusieurs mois avant" et a bénéficié de complicités, a annoncé le procureur de la République de Paris, François Molins, lors d’un point de presse.
Une semaine après l’attentat de Nice, le procureur de la République de Paris, François Molins, a tenu une conférence de presse jeudi au palais de justice. L’occasion de faire le point sur les préparations du terroriste Mohamed Lahouaiej Bouhlel.
Mohamed Lahouaiej Bouhlel, qui a tué 84 personnes à Nice semble avoir "mûri" son projet depuis plusieurs mois. François Molins, a souligné que le tueur a projeté son passage à l’acte "plusieurs mois" à l’avance. Il a expliqué que l’exploitation téléphonique avait permis la découverte de plusieurs clichés révélateurs du caractère prémédité de son attentat. Ont notamment été retrouvés la photographie d’un article sur le captagon, un stupéfiant parfois utilisé par les djihadistes avant de perpétrer un acte terroriste ; des photographies de feux d’artifice, les 14 et 17 juillet 2015, avec des zooms sur la foule ; un article du quotidien Nice Matin intitulé "Il fonce sur la terrasse d’un restaurant", et encore un article du 9 janvier 2016 relatif aux faits commis à Paris dans le commissariat du 18e arrondissement, titré "L’homme tué devant le commissariat de Barbès est un Tunisien".
François Molins a également annoncé que Mohamed Lahouaiej Bouhlel a bénéficié de "complicités". "Les investigations ont permis non seulement de confirmer plus encore le caractère prémédité du passage à l’acte mortifère de Mohamed Lahouaiej Bouhlel, mais également d’établir que ce dernier avait pu bénéficier de soutiens et de complicités dans la préparation et la commission de son acte criminel", a-t-il déclaré. Cinq personnes soupçonnées d’avoir aidé le criminel dans l’élaboration de la tuerie – toutes inconnues des services de renseignement – ont été mises en examen, jeudi soir, pour association de malfaiteurs terroriste criminelle. Il a précisé avoir requis le placement en détention provisoire de ces cinq personnes. Le procureur a expliqué que 1278 appels avaient été recensés entre le tueur et l’un de ses complices en l’espace d’un an. "Je ne suis pas Charlie... Je suis content. Ils ont amené les soldats d’Allah pour finir le travail", lui écrivait-il le 10 janvier 2015.