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Une semaine après l’attentat de Nice, les enquêtes se poursuivent. Une policière municipale de Nice a confié sur Europe1 jeudi matin que seule une voiture de police avait barré l’entrée de la zone piétonne le soir du 14 juillet.
Le dispositif de sécurité le soir de l’attentat de Nice aurait été défaillant. Sarah Baron, policière municipale à Nice, et secrétaire nationale adjointe du syndicat FO a en effet déclaré jeudi matin sur Europe1, qu’aucun policier national n’a été mobilisé sur place le soir de l’horreur. Selon elle, la police municipale a commencé son service à 19 heures sur site, mais sans aucun effectif de la police nationale dans les parages. "À l’instant où le camion pénètre sur le trottoir et qu’il s’engage dans la zone réservée, on a des policiers municipaux qui sont en coupure de circulation, avec un véhicule et des barrières posées par les services de la Ville", a-t-elle détaillé.
Sarah Baron estime que la présence de policiers nationaux aurait pu changer la version des choses en ripostant par exemple. "Après, si les policiers municipaux avaient eu l’armement adapté, peut-être auraient-ils aussi pu riposter", a-t-elle indiqué. Une situation qui a d’ailleurs été confirmée par l’employée d’un glacier, situé pile en face du barrage. "J’ai vu la police municipale, et il y avait comme barrage quelques barrières en fer et des barrières en plastique rouges et blanches comme quand on fait des travaux", a-t-elle raconté sur Europe1. Le dispositif de sécurité appliqué est connu sous le nom de carnaval, et est utilisé dans la majorité des événements sur le front de mer à Nice.
Cette information a été également confirmée par Libération dont l’actualité est à sa Une. "Un seul véhicule de police, celui des agents municipaux, se trouvait au milieu de la chaussée, côté mer", souligne le quotidien qui reproche au ministre de l’Intérieur Bernard Cazeneuve d’avoir arrangé la réalité. En effet, ce dernier avait assuré une présence massive de la police nationale sur la promenade des Anglais ce soir-là où le camion tueur a foncé sur la foule. Dans un communiqué publié mercredi soir, Bernard Cazeneuve est indigné en apprenant ces "contre-vérités". Une conférence de presse devrait se tenir jeudi matin avec le directeur départemental de la sécurité publique pour tirer au clair cette polémique.
#Exclusif La police nationale ne protégeait pas l'entrée du périmètre piéton le 14 juillet https://t.co/U5yegtJI2g pic.twitter.com/Yj2YibNiGL
— Libération (@libe) 20 juillet 2016