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Les services de renseignement belges savaient que Salah Abdeslam était radicalisé. La France leur reproche d’avoir transmis l’information trop tard.
Salah Abdeslam a pu s’enfuir parce que les services belges n’ont pas transmis leurs informations à temps, a expliqué dimanche le rapporteur de la commission parlementaire française sur les attentats. Les gendarmes français qui ont contrôlé le terroriste Salah Abdeslam quelques heures après les attentats du 13 novembre à Paris n’ont eu aucune idée de sa radicalisation. Cette information détenue par la Belgique n’a pas été rentrée à temps dans la base de données que devait consulter les services français.
Plus d’une heure après que les gendarmes ont laissé repartir Salah Abdeslam, les autorités belges informent les Français de son appartenance à la mouvance djihadiste. Les gendarmes reçoivent alors l’ordre de l’interpeller. Trop tard. Salah Abdeslam avait alors pu regagner la Belgique en voiture le 14 novembre.
Accompagné de deux personnes, le terroriste s’est présenté avec des papiers en son nom lors d’un contrôle des gendarmes à Cambrai, près de la frontière franco-belge. Salah Abdeslam a par ailleurs été retenu par les gendarmes, car il avait été inscrit par les autorités belges dans un fichier européen, le Système d’information Schengen (SIS II) pour des faits de droit commun. La voiture a toutefois été autorisée à repartir au bout d’une demi-heure.
"Les gendarmes français ont respecté la procédure habituelle, ils ont même fait du zèle, quelques heures après les attentats, en le gardant plus longtemps qu’à l’ordinaire", a expliqué le député socialiste Sébastien Pietrasanta. "Mais alors que Salah Abdeslam était connu des services belges comme appartenant à la mouvance djihadiste, pour quelle raison cette information ne figurait pas dans le fichier ?", s’interroge le rapporteur de la commission d’enquête parlementaire sur les attentats, qui présentera ses conclusions mardi 5 juillet.