Un Français accusé d’avoir violé ou agressé sexuellement au moins 66 garçons mineurs au Sri Lanka, en Tunisie et en Egypte, a été condamné mercredi, à Versailles (Yvelines) à 16 ans de réclusion. "J’ai jamais su leur âge réel", s’est-il défendu.
L’affaire qui s’est achevée ce mercredi à Versailles a été qualifiée d’"hors norme" par l’accusation. Selon l’avocat général, jamais un dossier, avec autant de victimes, n’a été jugé par une cour d’assises en France. De surcroît quand les viols se sont déroulés à l’étranger.
Une peine de 16 années de réclusion criminelle a été requise à l’encontre d’un pédophile français accusé d’avoir violé ou agressé sexuellement au moins 66 garçons mineurs au Sri Lanka, en Tunisie et en Egypte, pendant dix ans. L’accusation a également demandé que l’accusé fasse l’objet d’un suivi socio-judiciaire. Jugé depuis lundi, Thierry Darantière, 52 ans, a reconnu les faits, sans pouvoir évaluer le nombre de ses victimes ni exclure qu’elles puissent être plus nombreuses.
Thierry Darantière filmait et enregistrait ses ébats lors de ses voyages à l’autre bout du monde. Avant de se les repasser régulièrement à son retour en France. C’est d’ailleurs cela qui l’a confondu : un lien de téléchargement intercepté par le FBI américain qui a transmis le renseignement aux policiers français. Au cours de l’enquête, ces derniers ont relevé qu’il "profitait" de son engagement humanitaire et associatif pour approcher ses petites victimes.
Il s’agissait au départ d’une "recherche" d’une homosexualité inavouable dans sa famille, explique l’accusé au cours du procès. Des visages de jeunes enfants défilent sous ses yeux. "J’ai jamais su leur âge réel", assure-t-il, mais "les tout petits ne m’intéressaient pas" car "j’attendais une réaction de leur part", admet-il. Il reconnaît un "manque de discernement total" face aux mineurs qui voulaient de l’argent, une contrainte "physique et morale" - "ils ont eu mal" - mais nie avoir voulu les "mettre en danger" : "Mes actes ont dépassé ma volonté", avouera-t-il au final.