Des proxénètes actifs dans la vallée du Rhône sont tombés dans les filets de la gendarmerie. Certaines prostituées ont porté plainte contre eux.
Le business des proxénètes était très lucratif entre Grenoble et la vallée du Rhône, révèle Le Parisien. En effet, depuis des mois, entre la mi-journée et l’aube, des prostituées proposaient du sexe tarifé dans de vieilles camionnettes installées en bord de la route départementale, sur une trentaine de kilomètres. La plaine de Bièvre, dans l’Isère, s’était alors transformée en marché du sexe à ciel ouvert, scandalisant les habitants des villages alentour.
Pendant six mois, les gendarmes de la section de recherches de Grenoble ont travaillé pour identifier les proxénètes et démanteler cette filière de prostitution africaine. Six souteneurs présumés, dont deux femmes, ont été interpellés hier. Plusieurs prostituées ont porté plainte contre leurs proxénètes. Les membres du réseau sont soupçonnés d’avoir mis sur le marché de la prostitution une vingtaine de jeunes femmes en situation irrégulière originaires de Guinée équatoriale et du Nigéria.
Les proxénètes présumés avaient utilisé des méthodes peu communes. Les prostituées étaient autorisées à garder l’argent de leurs passes, entre 20 et 60 euros, mais les souteneurs se faisaient payer en leur faisant payer un loyer exorbitant pour deux pièces insalubres de 45 mètres carrés. Par ailleurs, ils faisaient payer chaque aller et retour vers les camionnettes garées au bord de la route. Les camionnettes étaient aussi payantes à raison de 500 euros par semaine !
Certains de ces proxénètes présumés sont à la tête d’un patrimoine considérable dans l’Isère, mais aussi sur l’île de La Réunion. Trois d’entre eux ont été présentés au juge cet après-midi, et trois autres doivent l’être demain. La justice a décidé d’élargir les chefs d’accusation au trafic d’êtres humains, compte tenu des conditions de vie des prostituées et des violences exercées sur elles.