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Un journaliste équipé d’une caméra cachée a infiltré pendant six mois une cellule d’aspirants-djihadistes à Paris et Châteauroux dans le cadre d’une enquête exceptionnelle pour l’émission ’Spécial investigation’ sur Canal+. Ces terroristes préparaient un attentat en France avant d’être presque tous arrêtés fin 2015.
C’est équipé d’une caméra cachée que le journaliste Saïd Ramzi (un pseudonyme) s’est infiltré pendant 6 mois dans une cellule djihadiste en France (à Paris et Châteauroux). L’enquête sera diffusée lundi 2 mai dans l’émission ’Spécial investigation’, sur Canal +.
Premiers contacts faciles
Saïd Ramzi est présenté comme un musulman "de la même génération que les tueurs du Bataclan". Il a d’abord gagné leur confiance. Les premiers contacts, via des groupes prêchant le djihad sur Facebook, sont faciles, précise-t-il. Il rencontre ensuite en personne celui qui se présente comme "l’émir" d’une dizaine de jeunes gens, certains musulmans par leur famille, d’autres convertis. L’enquête a lieu à Châteauroux (Indre), dans le parc d’une base de loisir, déserte en hiver. Les enregistrements des conversations permettent de comprendre les motivations de ces apprentis djihadistes.
Comprendre et savoir "ce qu’ils ont dans la tête"
"Mon but était de tenter de comprendre ce qu’ils ont dans la tête", dit Saïd Ramzi à l’Agence France Presse. "Et l’un des enseignements principaux est que je n’ai pas vu d’islam dans toute cette affaire. Aucune volonté de rendre le monde meilleur. Seulement des jeunes paumés, frustrés, perdus, suicidaires, faciles à manipuler. Ils ont eu la malchance d’être nés à cette époque où il y a l’Etat islamique. C’est très triste. Ce sont des jeunes en quête, et c’est ce qu’ils ont trouvé", raconte-t-il.
Projet d’attaque suicide
Les choses s’accélèrent quand le journaliste infiltré reçoit le plan d’attaque suicide d’une boîte de nuit. Des membres du groupe à Orléans assurent aussi être parvenus à se procurer une kalachnikov, mais l’étau se resserre. Les premières arrestations ont lieu. Le journaliste a arrêté là son infiltration, après avoir atteint son objectif de "montrer les coulisses d’une organisation qui maîtrise totalement son image".