Selon la famille du patient, le chirurgien-urologue avait des méthodes d’opérations " brutales". Leur proche est décédé après une opération bénigne de la prostate décrite comme "une boucherie".
Les faits se sont déroulés à Bourges, dans le Cher, rapporte le site metronews.fr. Le parquet a ouvert une enquête préliminaire pour "homicide involontaire" après le décès d’un homme qui a subi quelques heures auparavant une opération normalement bénigne à la prostate. La famille assure que le chirurgien-urologue avait des méthodes d’opération "brutales".
Le patient était âgé de 60 ans et était en pleine forme, d’après sa famille. Le 14 janvier dernier, il avait été admis au bloc opératoire du centre hospitalier de Bourges pour une intervention à la prostate sous anesthésie locale. Une importante hémorragie est survenue plus tard. Le patient est décédé d’un arrêt cardiaque.
Le sexagénaire a été incinéré sans autopsie. La famille avait découvert par hasard que le chirurgien-urologue a été suspendu de ses fonctions à l’hôpital de Bourges. Le 3 mars, elle a déposé plainte contre lui. "Le chirurgien était dans un état mental second. Il ne s’agit pas d’un aléa thérapeutique, mais d’une erreur médicale provoquée par des gestes brutaux répétés", a accusé hier l’avocat de la fille du patient, Me Philippe Courtois, lors d’une conférence de presse.
Pour Me Philippe Courtois, l’hôpital de Bourges a commis une faute pour ne pas avoir signalé ce décès sans explication à la justice. Le rapport d’anesthésie adressé à la direction atteste que le jour de l’opération, le chirurgien-urologue entre au bloc opératoire agité et en colère. "Il exprime son mécontentement vis-à-vis du matériel "de merde" à sa disposition. Il aurait alors procédé à l’opération pour enlever un nodule à la prostate en effectuant des gestes "violents", qui finiront par percer la vessie selon l’anesthésiste, avec des pertes de sang "effroyables".
Devant le patient décédé, le chirurgien aurait alors commencé à le frapper en demandant : "Pourquoi tu m’as fait ça ?" Après l’opération, selon toujours le rapport, l’anesthésiste et des membres de l’équipe médicale s’étaient réunis et avaient estimé que cette intervention était une véritable "boucherie indigne de n’importe quel bloc opératoire". L’avocate de l’urologue, Me Amélie Chiffert, a défendu son client en pointant un problème de matériel : "En trente ans de carrière, le professionnalisme de mon client n’a jamais été remis en cause. Il conteste formellement avoir fait preuve d’une quelconque hystérie, en revanche, ce jour-là, il y a eu un problème de matériel, il a demandé à avoir le bon". Elle a dénoncé des "accusations opportunistes".