Jacques Witt/SIPA
Le 13 novembre 2015, Bérangère Pons et son conjoint Arnaud Beldon, tous deux commissaires, assistaient au concert de The Eagles of Death Metal au Bataclan, lieu des terribles kamikazes. Cinq mois après le drame, la commissaire tente de rester positive. Pour se reconstruire, elle décide de témoigner et raconter ce qu’elle a vécu ce soir-là.
Plusieurs rescapés des attentats de Paris tentent encore à ce jour à panser les blessures, tant intérieures qu’extérieures, de ce terrible drame. Au Bataclan, 90 personnes sont mortes lors de l’assaut des trois kamikazes djihadistes de l’Etat islamique. Bérangère Pons, commissaire à Deauville en Normandie, faisait partie des victimes. Avec son mari, également commissaire, elle ne s’attendait pas à affronter une attaque terroriste en plein concert des Eagles of Death.
Dans le magazine la Tribune du commissaire, magazine du syndicat des commissaires de la police nationale, Bérangère Pons raconte comment elle a vécu l’attaque terroriste perpétrée contre la salle de concert parisienne. Elle se rappelle avec émotion, le moment où son mari restait cloué au sol, touché par les balles des terroristes. "Arnaud me dit qu’il est touché. Qu’il ne sent plus ses jambes. Il a fallu que je mette ma main sur son dos pour m’en rendre compte. Je ne raisonne plus. Il me dit qu’il m’aime et qu’il faut que je me tire de cet endroit. Qu’il aime ses enfants, que je leur dise surtout c’est important. Il parle comme s’il était déjà mort", se souvient Bérangère.
Sur les ordres de son mari, elle fuit donc le Bataclan, profitant que les trois terroristes montent à l’étage. Elle confie, qu’elle se souviendra de ce jour où elle pensait ne plus revoir son mari vivant. Ce dernier a été gravement touché par les balles des trois assaillants. Il est aujourd’hui paraplégique et ses "chances qu’il remarche un jour sont quasi inexistantes" selon sa compagne. Cinq mois après, le traumatisme est toujours présent. Bérangère Pons veut néanmoins rester positive même si elle sait que leur "reconstruction sera longue et douloureuse".
Aujourd’hui, elle veut passer un message d’espoir à tous les Français : "N’oubliez surtout pas de chérir vos proches, de les aimer et de les protéger".