Jerome Delay/AP/SIPA
Incendie, gaz lacrymogènes et jets de projectiles : des violences ont éclaté lundi en marge du démantèlement partiel de la "jungle" de Calais. En fin de soirée, les opérations ont dû cesser. Quatre personnes ont été interpellées et cinq CRS ont été blessés.
Des échauffourées ont éclaté lundi 29 février entre migrants, militants "No Border" et forces de l’ordre lors du démantèlement de la "jungle" de Calais. Après une matinée plutôt calme, dans l’après-midi, une centaine de manifestants ont lancé des projectiles sur les forces de l’ordre. Les affrontements sont devenus de plus en plus violents, forçant les entreprises de travaux publics à suspendre l’opération d’évacuation.
Des incendies volontaires ont détruit plusieurs abris
Dans la matinée, peu après l’arrivée des forces de l’ordre et des ouvriers de la société de démolition, quelques migrants et militants se sont postés sur les toits des cabanes, pour protester contre leur destruction. En milieu d’après-midi, un incendie, dont l’origine est pour l’instant inconnue, a détruit deux abris et une caravane. Le feu a été maîtrisé par les CRS mais un autre incendie s’est déclenché peu de temps après. Une épaisse colonne de fumée noire s’est alors élevée au-dessus du camp, et des explosions, dues à la présence de bonbonnes de gaz dans les abris, ont été entendues. Face à une situation extrêmement tendue, et les CRS ne pouvant plus intervenir sans recevoir des projectiles, les travaux de démolition des abris de la "jungle" ont été interrompus.
Un migrant et trois militants "No Border" interpellés
Les migrants ont d’abord observé à distance l’opération de démantèlement mais la situation s’est rapidement rendue. Les policiers ont réagi aux projectiles en faisant usage de gaz lacrymogènes. Quatre personnes ont été interpellées (trois "No Border" et un migrant) et cinq CRS ont été blessés. En toute fin de journée, près de 150 migrants sont montés sur la rocade portuaire, qui surplombe la "jungle". Ils ont perturbé la circulation pendant une heure, certains avec des barres de fer, bloquant les véhicules en partance pour l’Angleterre. Les forces de l’ordre les en ont délogés peu avant 20 heures.
La préfecture du Pas-de-Calais a affirmé que l’opération de démantèlement reprendra ce mardi.
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