Dans une interview exclusive accordée à un hebdomadaire belge, l’ancienne fiancée de Salah Abdeslam évoque les débuts de sa liaison avec l’ennemi public numéro 1 en France. Elle se décrit comme une victime.
Salah Abdeslam est toujours recherché pour sa participation présumée aux attentats du 13 novembre. Son ex-fiancé a accordé un entretien exclusif à l’hebdomadaire belge Le Vif à qui la jeune femme a raconté son dernier dîner avec le terroriste présumé, le 10 novembre 2015.
Sous couvert d’anonymat, la jeune femme, qui se décrit comme une victime, évoque sa relation avec Salah Abdeslam, dont les "paroles avaient le don" de l’apaiser, selon elle. Cependant, l’homme a affirmé "préférer encore mourir" plutôt que de se rendre aux autorités.
La jeune femme a affirmé avoir connu Salah Abdeslam quand elle avait 15 ans. "Quand je l’ai rencontré, il n’avait rien à voir avec ce qu’il est maintenant. Il vivait près de chez nous. Il avait 18 ans. Il était très sympa et adorable", assure-t-elle.
A cette époque, Salah Abdeslam travaillait comme électromécanicien à la Société des transports intercommunaux de Bruxelles. Il pensait "surtout à s’amuser" et la religion était le cadet de ses soucis. La jeune femme affirme que le terroriste présumé sortait presque tous les soirs avec ses amis.
Salah Abdeslam fréquentait, entre autres, Abdelhamid Abaaoud, le commanditaire présumé des attentats du 13 novembre. Il était un de ses meilleurs amis, selon elle la jeune femme. Celui qu’elle appelle "Hamid" n’avait, dit-elle, "de respect pour personne et une mauvaise influence" sur Abdeslam.
Au début, Salah Abdeslam ne montrait d’intérêt pour la guerre en Syrie, avant d’essayer entraîner, dès fin 2014 et à plusieurs reprises, sa fiancée qui avait des vagues soupçons depuis l’attaque contre Charlie Hebdo. Elle a tout compris en regardant une émission d’investigation sur les préparatifs des terroristes. "Un vrai coup de massue", assure-t-elle.
"Les derniers mois, il se comportait tout à fait normalement. Avec moi, il se montrait toujours de plus en plus aimable, attentionné, affectueux. Mais quand nous sommes allés dîner ensemble le 10 novembre, je voyais bien que ça ne tournait pas rond", poursuit la jeune femme.
Salah Abdeslam avait perdu l’appétit et avait l’air malheureux, mais avait dit à sa petite amie de ne pas s’inquiéter. "Je lui ai dit que ça m’inquiétait quand il disparaissait parfois sans crier gare, et qu’il ne faisait rien pour retrouver un boulot fixe. J’ai commencé à pleurer. Lui aussi", confie-t-elle.
Salah Abdeslam aurait dit à sa fiancée que s’il ne parvenait pas à l’épouser dans cette vie, "ils se marieraient au paradis", tout en répondant toujours que "ça allait très bien" aux questions de la jeune femme.