Illustration/SIPA
Pour avoir sorti un "je suis pour le djihad" après les attentats à Paris, Marvin, un lycéen à l’établissement Faustin Fléret de Morne-à-l’Eau en Guadeloupe, a été convoqué ce mardi devant un juge des enfants pour apologie du terrorisme.
La décision a été reportée en raison d’une question prioritaire de constitutionnalité (QPC) déposée par les avocats de Marvin, le jeune lycéen ayant tenu des propos injurieux juste après les attentats de Paris le 13 novembre dernier.
"Je suis pour le djihad"
Marvin, un adolescent âgé de 16 ans et élève en première au lycée Faustin Fléret de Morne-à-l’Eau en Guadeloupe, était alors convoqué ce mardi pour apologie du terrorisme. Les avocats de l’adolescent ont affirmé que de nombreux principes qu’ils considèrent essentiels n’ont pas été respectés dans ce dossier. Les faits se sont déroulés au cours d’un débat en classe en cours de français juste après les attentats de Paris. Le lycéen avait déclaré que "pour tous les morts que le terrorisme fait en Afrique, on ne fait pas autant d’histoires", ajoutant "je suis pour le djihad".
Le lycéen placé en garde à vue
Selon sa grand-mère, il a prononcé cette dernière phrase "naïvement" tandis que l’une de ses amies a affirmé qu’il l’a dite "avec ironie". Ses proches ont d’ailleurs expliqué que Marvin ne souhaitait pas participer aux discussions, mais sous la pression de son enseignante, il aurait fini par accepter. La professeure aurait dressé un rapport au proviseur de l’établissement qui aurait informé la police. Deux jours après, le lycéen a été placé en garde à vue pendant plus de trente heures et les forces de l’ordre ont perquisitionné le domicile de sa mère.
Un totalitarisme dénoncé par les avocats
L’un des avocats de Marvin Me Harry Nirelep s’est indigné de la façon dont l’État de droit bascule vers un État d’exception. "Que penser d’un État qui transforme ses éducateurs en indicateurs, en délateurs ?", s’est-il offusqué. Me Tacita, un autre avocat du lycée dénonce la sanctuarisation des établissements scolaires. "Exiger d’un élève qui forme son esprit qu’il ne fasse aucune erreur relève du totalitarisme", a-t-il précisé sur le récit de 20 Minutes. Les avocats de l’adolescent estiment qu’il faudra patienter plusieurs semaines avant que le Conseil constitutionnel ne rende sa décision sur la QPC.
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