Une société de pompes funèbres dans les Côtes-d’Armor en Bretagne est soupçonnée de dépouiller les cercueils afin de revendre les ornements : capitonnage, housses mortuaires, crucifix…
C’est une lugubre affaire révélée par Le Télégramme. En Bretagne, dans les Côtes-d’Armor, une entreprise de pompes funèbres fait l’objet d’une enquête singulière : elle est accusée d’avoir dépouillé les ornements de certains cercueils afin de s’en resservir pour d’autres défunts. Du capitonnage, à la housse mortuaire en passant par le crucifix, tous les ornements disparaissaient. Dans le cadre de l’enquête, un corps a été exhumé la semaine dernière sous le contrôle des gendarmes afin de constater les dépouillements. "Les gendarmes ont pu constater l’absence d’habillage dans le cercueil exhumé", précise le quotidien.
L’affaire avait été révélée le 30 janvier suite aux témoignages d’anciens salariés de l’entreprise, sur Télégramme. Le 1er février un homme a contacté les gendarmes après avoir lu les témoignages dans la presse et reconnu ainsi son ancien patron. Selon cet homme, celui-ci lui avait déjà demandé de retirer la housse des cadavres et "de la replier quand il n’y avait pas de fuite corporelle". "Cet homme m’ordonnait aussi de retirer les crucifix avant la crémation et de cacher les trous avec des fleurs. Tout ça pour un profit minable", ajoute cet ancien employé de pompes funèbres. "Et ce n’est pas arrivé qu’une ou deux fois", affirme-t-il.
En juillet 2015, un marbrier avait déjà alerté les gendarmes pour avoir surpris son patron au-dessus d’un caveau : "Le cercueil avait été fermé une heure plus tôt. Il m’a dit qu’il avait coupé une mèche de cheveux à la demande de la famille. Même si c’est interdit, je n’ai rien dit, pensant que ça partait d’un bon sentiment", rapporte Le Télégramme. Une conseillère funéraire a quant à elle vu les porteurs enlever le capiton d’un cercueil pas encore refermé : "Ils m’ont répondu qu’ils n’avaient pas le choix. Que l’ordre venait du patron. La famille attendait dans la pièce à côté et, moi, j’ai dû plier ce capiton et le remettre dans son plastique pour qu’il soit vendu à une autre famille", raconte-elle.
En tout, trois familles sont concernées directement par cette affaire lugubre et ont saisi un avocat. "Ces faits sont insupportables moralement s’ils sont avérés", dénonce le juriste. Le patron de l’entreprise attend pour sa part d’être entendu pour donner sa version des faits. La société est soupçonnée de vols et d’abus de confiance au détriment des familles de défunt.
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