Deux personnes ont été mises en examen mercredi un an après la tragique mort à Périgueux d’une petite fille trisomique de 8 ans, défenestrée à l’école par un camarade.
La directrice d’une école privée du Sacré Cœur et une travailleuse sociale ont été mises en examen à Angoulême, a indiqué mercredi l’avocat de la famille de la victime, une écolière trisomique défenestrée de son école par un camarade. Ces deux personnes ont été chargées du suivi éducatif du garçon soupçonné d’avoir poussé la petite Laly d’une hauteur de 5 mètres, le 8 janvier 2015.
Les deux femmes ont été mises en examen pour "homicide involontaire". Un chef d’inculpation en lien avec la personnalité du garçonnet jugé instable. Une source proche du dossier a souligné le "lourd passé" du petit garçon. "Les parents sont totalement défaillants, et il avait même fait l’objet récemment d’un signalement pour maltraitance, notamment de nature sexuelle, de la part de son père", a-t-on expliqué.
Selon Me Pierre Daniel-Lamazière, l’avocat de la famille : "cette affaire soulève donc la question du secret professionnel puisque l’enseignante semblerait ne pas avoir été informée de ce précédent". "Mes clients veulent connaître toute la vérité parce qu’on ne peut pas se cantonner aux responsabilités d’une enseignante", estime-t-il. Cette affaire concerne aussi, selon l’avocat, "toutes les autres institutions : le juge des enfants, l’éducation nationale, et la MDPH (Maison départementale des personnes handicapées)", un groupement d’intérêt public chargé de l’accompagnement des personnes handicapées et de leurs proches.
L’enquête a aussi mis en lumière un précédent incident impliquant le même garçon qui avait, en 2013, poussé du premier étage, une fillette de 2 ans, légèrement blessée. Le garçon a fait l’objet d’une première expertise psychiatrique visant à déterminer sa capacité de discernement, selon Me Lamazière.