Illustration/SIPA
Alors que des dizaines de personnes ont perdu la vie lors de l’attentat au Bataclan, Sophie figure parmi les miraculeux ayant survécu au massacre. Dans une longue lettre, la jeune fille, qui a "appris l’amour", a insisté sur la force de l’amitié.
"Je voudrais sortir de mon corps juste cinq minutes"
Dans une longue lettre relayée par Closer, la jeune survivante passe en revue les moments forts de cette soirée qui a basculé toute sa vie. Le concert qu’elle pensait être un agréable moment à passer avec son amie s’est transformé en une scène de tuerie. "Depuis le 13 novembre, chaque jour de ma vie est régi par la peur. (...) Je dors entre deux et quatre heures par nuit, réveillée par des cris, par des bruits de coups de fusil, par mes propres pleurs parce que je voudrais sortir de mon corps juste cinq minutes," a-t-elle expliqué dans une lettre publiée sur le site madmoizelle.com.
Perdue au centre de la fusillade
Alors que les jeunes amies appréciaient les chansons entonnées par le groupe de rock, elles se sont retrouvées au centre de la fusillade. Dans sa lettre, Sophie, ressortie vivante de ce terrible attentat revendiqué par Daesh, a tenu à remercier les personnes qui sont venues à son secours. "Merci à l’hôpital Saint-Antoine qui m’a sauvé la vie. À son service des urgences qui a été tellement réactif. (...) Je voyais la panique dans leur regard, mais aussi qu’à aucun moment elle n’a été visible ; ils et elles ont su nous rassurer", a-t-elle écrit.
Aucune colère, mais une profonde incompréhension
Malgré l’immense peur qu’elle a ressentie lors de cette attaque, Sophie a retenu une leçon : l’importance de l’amitié. "Mes amies m’ont appris une chose merveilleuse et une sublime leçon. Les amies, c’est la famille que l’on choisit de se faire", a-t-elle déclaré à ce propos. Par ailleurs, la miraculée a avoué ne ressentir aucune colère ni une haine envers les auteurs de ce massacre. "Grâce à tous ces gens, je ne ressens aucune colère. Je suis emplie d’une profonde incompréhension, d’une peur indicible qui partira avec le temps (et les thérapies), mais aussi d’un amour profond et d’un espoir qui me submerge," a-t-elle reconnu avant de conclure que c’est grâce au 13 novembre 2015 qu’elle a appris l’amour.