Source : Dailymotion
Présent au concert du groupe californien au Bataclan vendredi 13 novembre, Sébastien et les derniers otages sont restés pendant plus de deux heures avec les terroristes.
La salle de concert de Bataclan figure parmi les endroits cibles des attentats de Paris survenus vendredi 13 novembre. Sébastien avait assisté à la production du groupe Eagles of Death Metal et s’est retrouvé témoin de l’horreur qui a duré pendant de très longues heures.
Au nom de l’État islamique
Comme d’autres spectateurs qui n’ont pas pu sortir de la salle, l’homme est resté 2h30 en compagnie des djihadistes qui retenaient les derniers spectateurs en otage. "Ils nous ont expliqué que ce n’était que le début et que la guerre commençait maintenant, qu’ils étaient là au nom de l’État islamique", a raconté Sébastien au micro de RTL avant d’ajouter que les terroristes leur ont demandé s’ils étaient d’accord avec eux. "Je vous laisse imaginer le silence qui a plané à ce moment-là", poursuit-il.
"Une parole déplacée ou mal interprétée peut provoquer la mort"
Les longues minutes de discussion lui paraissaient interminables et pendant ces 2h30, les assaillants ont détaillé les raisons pour lesquelles ils agissaient de la sorte. Les terroristes avaient également expliqué pourquoi ils ont pris à partie leurs otages, terrorisés à l’idée d’énoncer une réponse inadéquate. "On a hoché de la tête pour les plus timides et dit oui pour les plus téméraires", se souvient Sébastien. "Ces conversations-là sont en fait marquées du sceau de l’urgence c’est-à-dire qu’à tout moment une parole déplacée ou mal interprétée peut provoquer la mort. C’est à ce moment-là qu’on l’accepte, quand on voit qu’ils s’énervent parce qu’on leur répond...", se rappelle-t-il.
Des menaces de faire péter leur ceinture d’explosifs
Selon toujours le récit de Sébastien, les terroristes ont ordonné aux otages de crier à la police de ne pas s’approcher "parce que sinon, ils feraient péter leur ceinture d’explosifs". Ils ont offert une liasse de billets à Sébastien et lui ont questionné s’il avait du feu, afin de "voir si l’argent avait de l’importance à mes yeux". L’otage avoue qu’il s’était senti comme "Gainsbourg à ce moment-là".