Illustration/SIPA
L’association tchèque Wifi4Life a doté un sans-abri d’un routeur wifi pour que les passants dans la rue puissent avoir un accès Internet. Cette démarche effectuée en échange d’une aide matérielle et financière fait polémique.
Ce projet qui se veut "charitable" suscite la controverse.
Repas, vêtements et indemnité
L’activité consiste à réintégrer socialement les sans-abri en les équipant de routeurs wifi et d’une station de recharge USB dans la capitale de la République Tchèque. En échange, les SDF reçoivent des repas, des vêtements et une indemnité de 5 euros par jour et d’un logement, rapporte Numerama que cite BFMTV ce mardi. L’initiative imaginée par l’association tchèque Wifi4Life a été lancée à Prague après une campagne de crowdfunding le mois dernier, qui a permis de réunir 388 euros sur les 5 500 escomptés.
Routeur wifi et station USB
Ce lancement a vu la participation de Kamil Krtil, un homme sans-abri d’une cinquantaine d’années. Pendant les huit heures qu’il doit passer assis dans la rue, le SDF est équipé dans sa poche d’un routeur wifi qui fournit une connexion gratuite aux habitants et aux touristes. Kamil Krtil porte également un tee-shirt noir avec le message "Free wifi for Charity" pour informer les passants. Il dispose en outre d’une station USB pour ceux qui cherchent à recharger les téléphones portables. "Nous avons choisi des SDF parce qu’ils sont déjà dans la rue, et que la plupart du temps, ils n’ont rien à faire. Et nous voulons qu’ils puissent commencer à travailler", a confié Lubos Bolecek, à l’origine du projet.
"Ce n’est pas un emploi"
L’association Les Enfants du Canal ne semble pas adhérer à ce projet "charitable". Interviewé par BFMTV, Christophe Louis, son directeur est très sceptique notamment dans le fait de maintenir les gens dans la rue au lieu de les aider à en sortir. "On leur demande de rester figé toute la journée dehors, comme un poteau wifi. Ce n’est pas un emploi, c’est peu valorisant, c’est même dégradant. C’est nier la difficulté d’être dans la rue", pense-t-il.
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