La juge chargé de l’affaire Air Cocaïne a enquêté sur les déplacements de Nicolas Sarkozy en géolocalisant son téléphone portable. La chef des Républicains demande des explications.
Dès lundi 2 novembre, l’avocat de Nicolas Sarkozy a dénoncé le traitement qu’a été victime l’ancien chef de l’Etat, demandant des explications au sujet d’informations sur la géolocalisation de son téléphone en marge de l’affaire Air cocaïne. "On ne peut pas en permanence mettre en cause des personnalités pour ensuite expliquer que c’est le cours normal de la justice", s’est insurgé Me Thierry Herzog au micro d’Europe 1.
De son côté, Nicolas Sarkozy demande également des explications. Au cours d’un entretien pour le Parisien-Aujourd’hui en France, consacré à son "Plan Sécurité", publié lundi, le chef des Républicains a vivement dénoncé la décision de la juge. "Je veux savoir si un autre client de la compagnie aérienne a été géolocalisé et écouté : y en a-t-il d’autres ou est-ce un traitement qui m’a été réservé ?", s’interroge-t-il.
"Croyez-vous qu’on géolocalise le chef de l’opposition, qu’on écoute ses conversations au téléphone, tout son entourage, sans que la garde des Sceaux en soit informée ? Je pose la question. Et si la garde des Sceaux en est informée, elle ne parle pas avec le président de la République ?", demande-t-il encore. L’avocat de Nicolas Sarkozy ne compta pas ainsi en rester aux questionnements. Il veut des réponses. A ce titre, il a annoncé qu’il allait écrire "dès ce matin (ndlr : lundi 2 novembre)" au procureur de Marseille pour "demander des explications" sur cette enquête.
De leur côté, Les Républicains montent aussi au créneau pour prendre la défense de leur président. "Nous demandons des explications au Garde des Sceaux, qui n’a pas été claire dans ses réponses", déclare Luc Chatel en référence aux déclarations de Christiane Taubira. Elle a en effet expliqué qu’il s’agissait "d’une autre infraction et d’une autre procédure et que le trait commun entre ces deux procédures c’est qu’il s’agit de la même société de transport". La Garde des Sceaux a également rappelé que le juge d’instruction "prend ses décisions en toute liberté. Nous sommes informés après". Se défendant ainsi de toute manœuvre.
Quatre Français ont été condamnés à 20 ans de prison en République dominicaine dans le cadre de l’affaire Air Cocaïne, dont les deux pilotes qui ont réussi à s’échapper et à regagner la France fin octobre. Pascal Fauret et Bruno Odos étaient acheminés lundi matin par les gendarmes chez la juge marseillaise qui instruit l’enquête française, selon une source proche du dossier.