Un jour après la manifestation des gens du voyage à Moirans, empreinte de violences, le procureur de la république de Grenoble affirme que l’enquête s’annonce "extrêmement difficile".
Mercredi lors d’une conférence de presse, le procureur de Grenoble, Jean-Yves Coquillat, s’est exprimé sur les émeutes qui se sont produits suite à la manifestation des gens du voyage à Moirans, en Isère. "C’est une affaire qui a choqué toute la population, toute la France", affirme-t-il en premier lieu. Si aucune interpellation n’a été faite jusqu’ici, des photos, des vidéos et sans doute des traces d’ADN permettront l’identification des émeutiers, qui étaient cagoulés et souvent gantés.
Pour autant, le procureur annonce que "l’enquête sera extrêmement difficile". L’identification des "émeutiers" pourrait prendre "des semaines", a-t-il affirmé. "Ça peut prendre plusieurs semaines. Ce n’est pas une question de temps, mais de preuve et de justice", a encore déclaré le magistrat. "Beaucoup d’éléments sont à exploiter", a expliqué le procureur de Grenoble tout en précisant qu’"un certain nombre d’éléments de police scientifique" ont été recueillis, dont des traces ADN.
Pour mener les investigations, Jean-Yves Coquillat a saisi le groupement de gendarmerie de l’Isère et la section de recherche de Grenoble. "Toute précipitation et toute pression excessive peut nuire au résultat d’une enquête. Je veillerai à ce que les enquêteurs ne subissent pas de pressions effectives. Ils ne rendront de compte qu’à moi", a-t-il affirmé vigoureusement, alors que la classe politique s’est emparée de l’affaire.
Au total, 35 véhicules ont été brûlés mardi soir. 125 trains ont par ailleurs dû être arrêtés et un gérant de casse automobile a été agressé. Mercredi matin, les obsèques du jeune homme appartenant à la communauté des gens du voyage se sont déroulées dans le calme. Son frère n’a pas été autorisé à sortir de prison.