Des manifestants de la communauté des gens du voyage réclament la libération de deux personnes incarcérées afin qu’elles puissent assister aux obsèques d’un de leurs proches qui auront lieu mercredi. De violents incidents ont éclaté, mettant la ville dans une scène d’émeutes urbaines inédites.
Voies SNCF coupées, voitures en feu, saccages… Moirans, ville d’Isère, a été le théâtre de violents incidents mardi. Les gens du voyage ont réagi à un refus de permission de sortie pour deux détenus appartenant à leur communauté, incarcérés à Aiton, et qui devaient assister à des obsèques ce mercredi.
Selon la préfecture, la manifestation a éclaté vers 16 heures et a très vite dégénéré. "Une centaine de personnes avec des barres en fer bloquent la gare. Autour, il y a eu de lourds saccages, notamment le restaurant attenant à la gare. Sur les voies SNCF, ils ont fait brûler des voitures", a indiqué Franck Longo, directeur de cabinet du maire. Le calme était revenu à 22 heures, et le préfet de l’Isère, Jean-Paul Bonnetain, a indiqué qu’il n’y a pas eu d’interpellation.
Une mutinerie était également en cours mardi soir au centre de détention d’Aiton où une partie des détenus réclame que l’un des leurs puisse bénéficier d’une permission de sortie pour le même motif. Une vingtaine de détenus ont mis le feu à leur coursive et détruit les serrures de leurs cellules. Une équipe régionale d’intervention et de sécurité, venue de Lyon, a été dépêchée sur place.
#Info Incidents à #Moirans Selon la préfecture de l’#Isère la situation serait en passe d’être sous-contrôle. pic.twitter.com/J4ZETzF8pR
— Radio Isa (@RadioIsa38) 20 Octobre 2015
D’abord programmées mercredi, les obsèques auront finalement lieu jeudi comme le souhaite la famille, a indiqué le procureur d’Albertville. "On attend les ordres du juge", a expliqué mardi peu après le retour au calme, un groupe d’une dizaine de gens du voyage. Et "si le juge ne lui donne pas l’autorisation, ça ne s’arrêtera pas car c’est une question de respect", a poursuivi un jeune homme. Selon le procureur d’Albertville, Jean-Pascal Violet, l’avocat du détenu incarcéré à Aiton (Savoie) a déposé mardi après-midi une nouvelle demande de permission de sortie "sous escorte" que le juge d’application des peines "examinera au plus tôt".
De son côté, la mère du jeune homme décédé et de l’incarcéré, Adèle Vinterstein, a confié qu’elle a à plusieurs reprises demandé à ce que son fils ait la permission de sortir afin d’assister aux obsèques de son frère. "J’ai demandé une escorte même avec des boulets aux pieds", souligne-t-elle. Sans regret, elle affirme que cette manifestation était la seule solution pour que les autorités l’entendent. Elle a aussi minimisé les dégradations de mardi en soulignant qu’"il n’y a pas eu de violences ni de blessés".
Le Premier mnisitre Manuel Valls a réagi sur Twitter : "Face aux violences inadmissibles commises à Moirans, une seule réponse : la fermeté et le rétablissement de l’ordre républicain".