Illustration-SIPA
Le directeur de l’IUT de Seine-Saint-Denis est soupçonné de manipulation après l’affaire des tapis de prière découverts dans le local d’une association étudiante musulmane. Il les aurait lui-même introduits dans le local pour faire croire à la thèse de dérives communautaristes.
L’affaire a débuté le 6 octobre dernier où Samuel Mayol, le directeur de l’IUT de Seine-Saint-Denis, avait accusé deux enseignants d’avoir laissé une association musulmane faire du prosélytisme religieux. Le directeur aurait en effet retrouvé dans un local de L’Ouverture (association étudiante musulmane) des tapis de prière. L’association vendrait également sans autorisation des sandwichs halal. Mais l’université soupçonne Samuel Mayol d’avoir lui-même déposé une vingtaine de ces tapis dans ce local. Il est actuellement accusé de manipulation.
L’accusateur soupçonné à son tour
La police judiciaire de Seine-Saint-Denis a mené une enquête en décortiquant les données du lecteur de badge qui commande l’ouverture de la porte du local ainsi que les images de la vidéosurveillance des couloirs de l’IUT. Des images qui induisent en erreur le directeur. En effet, les enquêteurs ont découvert que Samuel Mayol s’est introduit dans le local avec une sacoche rouge en bandoulière et tenant à la main un sac blanc. Il ressort pourtant du local avec sa seule sacoche rouge en bandoulière. "Je démens totalement avoir mis quoi que ce soit dans le local de L’Ouverture", a réagi Samuel Mayol, se disant victime d’une "manipulation abjecte".
Samuel Mayol affirme également être l’objet de menaces de mort et d’agressions après d’autres accusations qu’il a perpétré contre deux autres enseignants du département. Ces derniers auraient fait payer des heures de cours qu’ils n’ont pas assurées. L’enquête suit son cours.