Une personne intersexuée, ou née hermaphrodite, a obtenu du Tribunal de grande instance de Tours, en Indre-et-Loire, l’autorisation de faire figurer sur son état civil la mention "sexe neutre".
Le Tribunal de grande instance (TGI) de Tours, en Indre-et-Loire, a ordonné à l’état civil de la mairie de Tours de modifier l’acte de naissance d’une personne intersexuée, enregistrée comme étant masculin, en y apposant "sexe neutre". Une première dans l’histoire juridique française, alors qu’en Suède le pronom neutre a déjà fait son entrée dans le dictionnaire officiel. Le jugement date du 20 août, mais le quotidien 20 Minutes le révèle ce mercredi 14 octobre.
"Le sexe qui ’lui’ a été assigné à sa naissance apparaît comme une pure fiction (...) imposée durant toute son existence", écrit le magistrat dans son jugement que 20 Minutes a pu consulter. "Il ne s’agit aucunement de reconnaître l’existence d’un quelconque ’troisième sexe’ mais de prendre acte de l’impossibilité de rattacher l’intéressé à tel ou tel sexe", ajoute le magistrat.
Depuis 64 ans, cette personne intersexuée est née selon son médecin avec un vagin "rudimentaire" et un micro-pénis mais pas de testicule. Elle porte en outre un prénom masculin depuis sa naissance. "Je suis la preuve indubitable que l’on peut vivre avec deux sexes", explique l’intéressée qui s’est mariée et a adopté un enfant, dans une interview exclusive accordée à 20 Minutes. "Je suis un enfant qui a grandi sans les transformations de la puberté", poursuit-elle.
Pour autant, le parquet de Tours fera appel du jugement afin d’éviter un débat de société générant la "reconnaissance d’un troisième genre" l’affaire sera de nouveau plaidée devant la cour d’appel d’Orléans.