A partir de ce lundi, Claude Guéant, l’ancien bras droit de Nicolas Sarkozy, est jugé pour "complicité de détournement de fonds publics et recel" dans l’affaire des primes en liquide du ministère de l’Intérieur.
Le procès qui s’ouvre ce lundi 28 septembre concerne des faits qui datent d’il y a plus de 10 ans. A l’époque, Claude Guéant était le bras droit de l’ancien chef d’Etat, Nicolas Sarkozy. L’affaire porte sur des primes en liquide versées chaque mois aux membres du cabinet de Nicolas Sarkozy. Des primes qui étaient prélevées sur une enveloppe destinée aux frais d’enquête et de surveillance (FES) des policiers.
Concrètement, de 2002 à 2004, Claude Guéant, recevait une enveloppe de 10 000 euros en liquide pour arrondir un salaire qu’il jugeait trop étriqué, alors qu’il était directeur de cabinet au ministère de l’Intérieur. Une somme qu’il partageait avec ses collaborateurs, lui-même se réservant la moitié de ces 10 000 euros.
Cette pratique de renflouement se faisait avec la bénédiction de Michel Gaudin, alors directeur général de la police nationale, poursuivi également par la justice pour détournement de fonds publics. Cette ancienne tradition aurait concerné des milliers de fonctionnaires, a tenté de se justifier Claude Guéant. Sauf qu’à cette époque, l’usage des fonds secrets ayant déjà été réformé, la pratique était illégale.
Pour l’accusation, Claude Guéant est complice "par provocation résultant d’un ordre, d’un abus de pouvoir ou d’autorité" du délit de détournement de fonds publics commis par Michel Gaudin. Comme il est toujours en possession de meubles et d’appareils électroménagers achetés en liquide, Claude Guéant répond aussi de "recel".
Trois autres personnes - issues, comme Michel Gaudin et Claude Guéant, du corps préfectoral - sont visées par la citation directe du parquet national financier (PNF) et poursuivies pour recel de détournement de fonds publics : Daniel Canepa, Michel Camux et Gérard Moisselin, conseillers de Claude Guéant place Beauvau. Théoriquement, ils encourent dix ans de prison et 150 000 euros d’amende.