Jean-Mercier est poursuivi par la Justice Française pour non-assistance de personne en danger. Il a en effet aidé sa femme, gravement malade à mourir en 2011. Le tribunal correctionnel de Saint-Etienne (Loire) va se plancher sur son sort, à partir de ce mardi 22 septembre.
Une promesse tenue
Dans leur couple, Jean-Mercier et sa femme se sont promis de ne "jamais finir comme un légume" avant la mort. L’homme de 87 ans a donc tenu parole et a aidé sa femme à soulager éternellement ses douleurs, en novembre 2011. Son épouse Josianne, âgée à l’époque de 83 ans, souffrait d’une maladie osseuse incurable qui l’a rendu profondément déprimée. N’en pouvant plus, elle a alors imploré à son mari de lui apporter un verre d’eau et "les médicaments" qui sont censés mettre fin à ses jours. Jean est fidèle à sa promesse et a accompagné sa femme jusqu’à ses derniers instants.
Des comptes à rendre devant la Justice
Pour ce geste cependant, l’octogénaire va comparaître devant le tribunal correctionnel de Saint-Etienne (Loire) pour non-assistance de personne en danger. La comparution a lieu ce mardi 22 septembre. L’homme qui va se présenter devant le juge ne regrette pas son acte. "C’est une promesse qu’on s’était vraiment faite l’un à l’autre. Si je ne l’avais pas tenue, elle m’aurait mis plus bas que terre. Et elle aurait eu raison. On m’accuse de non-assistance à personne en danger. Pour moi, c’est le contraire, j’ai porté assistance à une personne en danger", confie-t-il.
Aucun regret pour Jean-Mercier
Dans un premier temps, Jean-Mercier a été mis en examen pour homicide volontaire. Il bénéficiera alors d’un non-lieu à la fin de l’instruction. Cependant, l’affaire autour de sa "non-assistance à personne en danger" peut lui faire risquer jusqu’à cinq ans d’emprisonnement et 75 000 euros d’amende. "Mon client est au-dessus de tout ça", explique Mickaël Boulay, l’avocat de Jean Mercier. "Il est en paix avec lui-même, même s’il est fatigué par la procédure", ajoute l’avocat. Ce dernier va en outre plaider la relaxe pure et simple. " P ar ces poursuites judiciaires, on réprimande un défaut d’humanité. Or, Jean Mercier a eu un geste d’humanité. Il a tenu la promesse qu’il avait faite à sa femme, qui sentait qu’elle était arrivée au bout du chemin.", explique-t-il.
De son côté, Jean se déclare être en paix avec lui-même, il interpelle même les juges de lui donner une peine sans sursis si ces derniers pensent que tenir sa promesse avait été un acte méprisable. "Je suis décontracté, je n’ai aucune appréhension. Le pire que je risque, ce n’est pas grand-chose. Je suis arrivé au bout de ma promesse", confie le vieil homme.