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Le procès de l’affaire Bastien Champenois a débuté merdi 8 septembre devant les assises de Seine-et-Marne. Le père du petit garçon de 3 ans a comparu pour la première fois ce mardi pour "meurtre aggravé". La mère de l’enfant est accusée de "complicité de meurtre".
Accusés de meurtres
Les faits remontent au 25 novembre 2011 à Germiny-L’Evêque, en Seine-et-Marne mais le procès a débuté mardi 8 septembre 2015. Le père de famille avait voulu "punir" son fils en l’enfermant dans le lave-linge familial. Bastien, trois ans, n’a pas survécu à cette maltraitance et a été retrouvé mort par sa mère, Charlène Cotte. Christophe Champenois co mparaît ainsi pour meurtre aggravé tandis que son ex-épouse est accusée de "complicité de meurtre aggravé". Tous deux risquent actuellement la prison à vie. Le procès a eu lieu dans la salle d’audience du tribunal de grande instance de Melun.
Bastien, un enfant non désiré
Le père de famille de 36 ans a évoqué un passé difficile, une enfance malheureuse et de rares moments de bonheur qui n’ont commencé qu’avec Charlène Cotte. L’ex-épouse a à peu près le même vécu. Ses moments de bonheur n’ont existé qu’avec son ancien compagnon et une fois la naissance de sa fille Maude. Elle précise que le petit Bastien est un enfant non désiré. "Je me suis rendue compte que j’étais enceinte que quand j’ai accouché. J’ai refusé la grossesse car Monsieur ne voulait pas de l’enfant. Il m’en voulait car il croyait que je lui avais caché la grossesse et sa haine s’est retournée contre Bastien", explique-t-elle aux juges.
Charlène Cotte, une mère passive
"Vous êtes décrite comme une bonne mère. Alors, pourquoi vous ne vous battez pas comme une tigresse pour sauver votre enfant ?", l’interroge la présidente, Catherine Katz. "J’ai essayé d’y aller, il me repoussait, il m’a fait tomber", répond d’une voix morne l’accusée, qui comparaît libre. "Pourquoi vous ne sortez pas prévenir les secours, alors ?", insiste la présidente. "J’étais comme un robot, je faisais ce qu’il me disait de faire, j’étais terrifiée", répète Charlène Cotte, les yeux baissés vers le micro. La présidente fait observer que lors de la reconstitution du crime, elle n’a pas mimé la bagarre. Et qu’elle ne manifeste jamais la moindre émotion.
Les responsabilités des services sociaux
La fragilité et l’instabilité du couple ont bien été suivies par les services sociaux. Cependant, la Justice se pose des questions car les services de protection de l’enfance du département, qui suivait la famille depuis 2009, n’ont jamais constaté le moindre signe de violences physiques sur l’enfant. Cette négligence pourrait d’ailleurs être grave sachant que Charlène reconnaît les maltraitances du père à l’encontre de Bastien. Mis à part les coups, l’enfant était régulièrement enfermé dans un petit placard dans l’appartement familial. Ses mains étaient attachées au scotch pour qu’il ne puisse pas en sortir. A l’intérieur, il y avait seulement un pot pour ses besoins. La France tout entière se pose encore la question : comment les services sociaux ont pu rater un fait tellement "énorme" ? Ce sera à la Cour d’Assises de Seine-et-Marne de déterminer la réponse en quatre jours de procès. Voir plus.