A l’issue d’une garde à vue de quatre jours, la justice française doit décider ce mardi du sort d’Ayoub El khazzani qui a décidé de jouer la carte du silence.
Les zones d’ombre sont encore nombreuses autour d’Ayoub El khazzani, le marocain de 26 ans qui voulait attaquer les passagers du train Thalys reliant Amsterdam-Paris, le 21 août dernier. Placé en garde à vue depuis quatre jours, ce présumé terroriste réfute les accusations de terrorisme lors de ces premières auditions. Il prétendait vouloir détrousser les voyageurs avec des armes trouvées dans un parc bruxellois où il dort la nuit.
Outre la question d’éventuelles complicités ou de commanditaires de son geste, les enquêteurs doivent également élucider le parcours d’Ayoub El khazzani. Mais ce dernier n’aurait plus fait de déclaration et décide de se murer dans le silence. Il ne "lâche rien", confie une source policière. Ayoub El khazzani tente ainsi de "noyer le poisson et joue la montre", estime toujours cette source. Selon lui, c’est la stratégie classique des derniers djihadistes interpellés en France. Les enquêteurs tentent en outre de faire parler les deux téléphones portables retrouvés sur lui. Son compte Facebook a été également passé au peigne fin où les policiers ont fait état de 75 contacts.
L’itinéraire complexe d’Ayoub El-Khazzani
Arrivé en Espagne en 2007, installé à Algésiras (sud) où vit son père, le suspect avait déjà été signalé pour ses discours radicaux dans des mosquées et s’était fait connaître pour trafic de drogue. en 2014, il quitte l’Espagne et fait un passage en France où il est employé en tant que démarcheur dans une société de téléphonie mobile.
Un an plus tard, le 10 mai 2015, Ayoub El-Khazzani a été repéré à Berlin d’où il s’est envolé pour la Turquie. Une destination qui laisse ouverte la possibilité d’un passage en Syrie, où des zones sont sous contrôle de l’organisation Etat islamique. Au cours de son audition, Ayoub El Khazzani a simplement indiqué avoir séjourné ces six derniers mois en Allemagne, en Autriche, en Espagne, en France ainsi qu’en Belgique, se déplaçant essentiellement en train.
Le parquet de Paris devrait ouvrir une information judiciaire, préalable à un possible mise en examen. Après son passage devant les juges antiterroristes, un magistrat spécialisé va statuer sur sa détention.