Pour la famille d’une ressortissante française tuée lors de l’attentat du musée du Bardo à Tunis en mars, l’Etat tunisien n’avait pas pris les mesures nécessaires pour éviter un tel drame. Elle porte ainsi plainte contre la Tunisie.
Un rebondissement dans l’affaire de terrorisme du musée du Bardo à Tunis. La famille d’une française tuée lors de cet attentat du 18 mars dernier, a annoncé lundi qu’elle va porter plainte contre la Tunisie. A travers son avocat, Philippe de Veulle, elle indique que "L’Etat tunisien a négligé la sécurité des touristes dans l’un des lieux les plus visités du pays". L’absence des gardes ce jour-là dans le musée serait considérée comme un manque de respect au devoir de précaution.
Informé sur cette éventuelle plainte, le ministre de la Justice tunisien, Mohamed Salah Ben Aïssa, semble concéder. Il se dit ainsi "comprendre les motivations de la famille française". La chance qu’elle pourra avoir gain de cause paraît en effet importante "si les conditions d’engagement de cette responsabilité se trouvent réunies". Selon ce membre du gouvernement tunisien "Le droit à la réparation est un droit reconnu par à la fois le droit tunisien et la jurisprudence tunisienne".
Cet attentat s’est déroulé en plein Tunis. Il a fait 19 morts 17 touristes étrangers et deux Tunisiens. Quatre d’entre eux étaient de nationalité française. En tenues militaires, les assaillants ont tiré sur un groupe de touristes en train de descendre d’un car pour se rendre dans le musée du Bardo. Ils ont par la suite pourchassé les survivants qui s’enfuyaient à l’intérieur du musée.
La procédure d’usage veut qu’une information judicaire soit ouverte lorsque des ressortissants nationaux sont victimes dans un attentat à l’étranger. Le parquet de Paris a déjà procédé ainsi le 28 avril dernier.