Le responsable de la procédure collégiale sur la fin de vie de Vincent Lambert a décidé de maintenir son patient en vie et de laisser le procureur trancher. Faisant face à des menaces, l’équipe médicale a également demandé la mise sous protection du service et du patient.
L’hôpital n’a pas tranché
En charge de Vincent Lambert, le patient en état végétatif depuis un accident de la route en 2008, la Dr Daniela Simon et son équipe ont annoncé ce jeudi leur décision de le maintenir en vie. Préférant ne pas trancher sur le cas de ce patient, l’équipe a saisi le procureur de la République qui statuera prochainement sur cette affaire.
Alors que la famille de ce tétraplégique de 38 ans se déchire quant à l’arrêt des soins, l’équipe médicale de l’hôpital Sébastopol de Reims a demandé au procureur de la République le placement du patient et de l’établissement sous protection judiciaire. En effet, souhaitant le maintien de Vincent Lambert en vie, ses parents ont révélé qu’il fait "l’objet d’un projet d’enlèvement".
Pour rappel, sa femme et son neveu souhaitent le laisser partir et déplorent l’acharnement des parents de Vincent Lambert qui est actuellement hydraté et alimenté artificiellement.
Réactions
La décision de l’hôpital a ravi la mère du patient qui évoque un "grand soulagement".
François Lambert, neveu de Vincent, a indiqué, à la sortie du conseil familial de ce jour, que le procureur de la République va "déterminer un référent qui pourrait le représenter légalement". Pour lui, "Le docteur Simon a clairement évoqué des risques d’enlèvement et de menaces physiques. Elles émanent d’un lobby que l’on connaît très bien. On vit dans un territoire occupé par l’intégrisme catholique !"
C’est avec une grande tristesse que sa femme a annoncé être "dans l’incompréhension totale". Elle espérait "la fin de ce parcours judiciaire", a-t-elle déclaré rappelant que la cour européenne et le Conseil d’État s’étaient déjà prononcés sur le cas de son mari.