Le procureur de la République a confirmé que l’attentat en Isère est lié à un acte terroriste. La relation d’Yassin Salhi avec l’Etat Islamique a également été vérifiée. L’acte "correspond très exactement aux mots d’ordre de Daech", selon François Molins.
Malgré les affirmations de Yassin Salhi excluant la religiosité dans son acte, le procureur de la République, François Molins estime que ce qui s’est passé en Isère, est bien un attentat terroriste. Lors d’une conférence de presse donnée ce mardi 30 juin où de nouveaux éléments relatifs à l’attaque perpétrée vendredi dans l’usine d’Air Products ont été livrés à la presse, le procureur a lancé que l’acte "correspond très exactement aux mots d’ordre de Deach."
"Le mode opératoire habituel" de l’Etat Islamique est surtout la "décapitation de la victime", a indiqué le procureur de la République. L’implication de Salhi dans cette organisation se confirmait surtout par sa tentative de "donner à son acte une publicité maximale" à travers l’envoi des photos du selfie macabre en Syrie. Et en voulant faire exploser l’usine chimique, il avait voulu passer "à une opération martyr", ajoute François Molins.
Une information judicaire a alors été ouverte pour l’assassinat d’Hervé Cornara qui est incontestablement en lien avec un acte de terrorisme. Pour la justice, l’auteur présumé de l’attentat avait un "mobile terroriste" et un lien avec l’Etat Islamique.
La relation d’Yassin Salhi avec le djihadiste en Syrie serait également établi lors de la perquisition effectuée chez les proches de Sébastien Yunes à qui le présumé auteur de l’attentat en Isère a envoyé les photos du selfie. Un téléphone portable qui servait à rejoindre le djihadiste en Syrie avait été trouvé lors de la perquisition, et dans la conversation WhatsApp conservée dans le portable, Sébastien Yunes dit connaître Salhi.
Pour le procureur de la République, "l’effet de sidération qui a l’évidence trouble gravement l’ordre public ne cadre pas avec la version livrée aux enquêteurs dans laquelle il (Yassin Salhi, ndlr) a contesté toute connotation religieuse". Pendant son interrogatoire, l’accusé a surtout invoqué une "mémoire sélective" et "refusé de s’exprimer sur la mise en scène de la tête décapité" et qu’il serait amnésique.