Yassin Salhi a révélé aux enquêteurs qu’il avait bien décapité son employeur. Il a affirmé que son acte n’était pas motivé par des questions idéologiques. Pourtant, il a envoyé une photo de son acte barbare à un Français en Syrie où les jihadistes de l’État islamique sont très actifs.
Le suspect principal de l’attaque terroriste de vendredi en Isère a avoué aux forces de l’ordre avoir tué et décapité son employeur. Yassin Salhi a été interpellé après avoir foncé avec un fourgon sur des bouteilles de gaz de son entreprise dans laquelle il travaillait, Air Production.
Pas d’intention terroriste ?
Yassin Salhi a affirmé aux enquêteurs dimanche que son acte n’était autre qu’un "coup médiatique maquillé en acte terroriste" selon les informations de iTélé. Il a notamment évoqué auprès des enquêteurs des "tensions" avec son épouse et son employeur, Hervé C., qui avait travaillé par le passé à La Réunion.
Un employé de la société où s’est produit le drame a révélé à iTélé qu’une "dispute" avait éclaté entre les deux hommes car Yassin Salhi aurait laissé tomber une palette de matériel informatique.
Cependant l’utilisation par Yassin Salhi d’un drapeau correspondant à ceux utilisés parles jihadistes de l’État islamique permet aux forces de l’ordre de douter de cette version. D’autant plus qu’elles ont découvert l’existence d’une photo compromettante.
Un selfie avec une tête décapitée
Les enquêteurs ont appris samedi que YassinSalhi avaitpris une photo de lui brandissant la tête décapitée de son patron. Le cliché a été envoyé à un numéro canadien. Les autorités des deux pays ont travaillé de concert et ont pu découvrir que le réel destinataire était un Français installé dans les zones irako-syriennes du jihad.
Il a été transféré dimanche vers le siège de la police antiterroriste de Paris. Sa garde à vue peut encore durer jusqu’à 96 heures avant une mise en examen. Ce week-end, sa femme et sa soeur, arrêtées vendredi, ont été relâchées.