Zbigniew H. est décrit comme un homme impulsif et violent. Son psychologue raconte.
Christian Soenen, le psychologue de Zbigniew H. que Le Parisien a rencontré, se souvient d’un homme dont on sentait une réelle menace de passage à l’acte et qui semble l’avoir confirmé de la pire des manières. Le psychologue l’a examiné le 31 août 2009 à la prison de Longuenesse.
"J’ai mal au cœur... Lorsque je repense à mes conclusions, et que je lis le journal du jour, je me dis... ", balbutie Christian Soenen qui semble hésiter entre consternation et abattement. Il y a six ans, il a expertisé Zbigniew H., alors en détention provisoire après son interpellation pour une série d’agressions à domicile à Calais.
Selon l’expert en psychologie, un potentiel de dangerosité certain était déjà visible chez le violeur et meurtrier présumé de la petite Chloé. Il a réalisé un certain nombre d’expertises, et il se souvient que dans le cas de Zbigniew H., il l’avait qualifié de psychopathe, un diagnostic rare et lourd.
Christian Soenen se souvient de cette journée du 31 août 2009, où il rencontre Zbigniew à la prison de Longuenesse : "D’emblée, il m’est apparu particulièrement impulsif. On ressentait une vraie violence en lui, et une absence totale de culpabilité", relate-t-il.
Questionné sur les agressions perpétrées au printemps 2009 au domicile de familles de Calais, il explique : "J’ai trop bu et j’ai pas réfléchi, j’avais besoin d’argent... J’ai fait des bêtises". Au cœur de son histoire se trouve la question de l’alcool. "Quand j’y touche, je peux pas réfléchir, alors je fais ça. Je vais arrêter", disait Zbigniew.
Mais lorsqu’il lui est répondu que les consommateurs d’alcool ne se rendent pas coupables de tels actes, il se justifie : "Mais je suis pas pareil... Peut-être c’est dans ma tête".