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Alors qu’elle a tenté, en 2009, de tuer sa mère atteinte de la maladie Alzheimer, Bernadette Colin risque une peine de cinq ans de prison dont deux ans ferme.
Bernadette Colin, 64 ans, a comparu devant la cour d’assises de l’Hérault à Montpellier depuis jeudi. Une peine de cinq ans d’emprisonnement, dont deux ferme, un suivi socio-judiciaire et une obligation de soins pendant cinq ans, sont requis contre elle.
Un état bipolaire
Avec cette tentative de matricide, la sexagénaire encourt la prison à perpétuité. Toutefois, l’avocat général Yvon Calvet a mentionné dans son réquisitoire "l’altération" du comportement de l’accusée lors des faits pour expliquer la peine requise. Trois experts différents ont constaté un état bipolaire chez Bernadette Colin également dépressive. Selon l’avocat général que cite Libération ce lundi, il fallait "aussi tenir compte du pardon des deux sœurs" de l’accusée. Ces dernières ont en effet témoigné de leur isolement face à la pathologie de leur mère, au cours du procès.
Une mère devenue trop encombrante
Poursuivant son réquisitoire, M. Calvet a indiqué qu’il ne s’agissait pas du tout d’une euthanasie sachant que la victime, en stade 4 sur 7 de la maladie d’Alzheimer, n’a jamais souhaité mourir et que l’euthanasie se caractérise par une mort douce. "Il s’agissait de se débarrasser de cette mère qui devenait encombrante, et ce, par tous les moyens. C’est un acte prémédité et il est essentiel que Bernadette Colin continue à se soigner pour comprendre son geste", a-t-il ajouté.
Cette professeure agrégée de lettres avait tenté d’assassiner sa mère Raymonde âgée de 87 ans, en essayant de "l’empoisonner, de l’étrangler, de l’étouffer puis de la poignarder" le 25 avril 2009, au domicile de la victime à Montpellier. Raymonde Colin s’est retrouvée avec des blessures auxquelles elle avait survécu sans jamais se souvenir de l’agression de sa fille. Elle avait rendu l’âme 3 ans plus tard des suites d’un cancer.