Le procureur a requis mardi la relaxe "pure et simple" de Dominique Strauss-Khan dans l’affaire du Carlton. Ses avocats ont dénoncé un dossier qui "s’est écroulé tout seul".
Après la demande de relaxe "pure et simple" du procureur mardi faute de preuves, l’heure était mercredi 18 février aux plaidoiries de la défense. Le procès pour proxénétisme aggravé dit du "Carlton de Lille" est entré dans sa troisième et dernière semaine, l’occasion pour les avocats de Dominique Strauss-Kahn de rompre le silence auquel ils se sont astreints depuis plusieurs semaines. Les trois avocats de la défense Me Henri Leclerc, Me Frédérique Baulieu et Me Richard Malka se sont exprimés mercredi 18 février devant une nuée de journalistes.
"Ça suffit, les anathèmes !", a lancé Me Frédérique Baulieu, première à prendre la parole pour la défense de DSK, s’attaquant au dossier d’une manière générale. Elle prend dans un premier temps grand soin de souligner les incohérences dans les témoignages des principales accusatrices de son client. Me Baulieu s’en prend ensuite à la "médiatisation" du dossier et à la "construction folle" de l’instruction, revendiquant le droit à la "colère", qui n’est "pas que du côté des parties civiles". "Le droit a été tordu, détourné de sa finalité, tout autant que les faits", a-t-elle par ailleurs lancé au tribunal.
"Le dossier s’est écroulé tout seul. Nos explications n’ont fait que rappeler cet écroulement. Nous attendons maintenant la décision du tribunal et nous sommes confiants", a quant à lui déclaré Me Henri Leclerc. Il ajoute, triomphant : "Il ne reste plus rien (...), plus aucun accusateur". C’est au final un dossier qui a coûté une fortune et où "il n’y a rien", a-t-il martelé. Henri Leclerc a par ailleurs évoqué la sexualité de Dominique Strauss-Kahn, largement débattue durant le procès. "Il a une liberté sexuelle qui est la sienne, il a le droit", a déclaré l’avocat, soulignant que le terme de débauche a été expurgé du code pénal de 1995.
Les plaidoiries vont se poursuivre ce jeudi, dont celle d’Eric Dupond-Moretti, avocat de David Roquet, l’ex-patron d’une filiale d’Eiffage qui comparaît pour proxénétisme aggravé, abus de biens sociaux et escroquerie. Après la fin des plaidoiries, le jugement sera mis en délibéré, jusqu’à une date encore inconnue.