L’arrestation, en septembre dernier, de deux islamistes aurait permis d’éviter un acte terroriste. Leurs conversations sous-entendaient un passage à l’acte imminent.
Cette affaire rapportée par Le Progrès ce mardi date de la mi-septembre, lorsque les deux frères Karim et Reda Bekhaled ont été arrêtés. Alors que leur arrestation n’avait fait aucun bruit à l’époque, les attentats perpétrés dernièrement dans la région parisienne ont alerté les enquêteurs lyonnais. Ces derniers seraient persuadés d’avoir prévenu un probable attentat, prémédité par les deux hommes à Lyon, avec potentiellement pour cible des Juifs.
Après investigation, les policiers auraient découvert dans l’appartement du premier frère, vivant à Vaulx-en Velin, des gants, gilets de police, cagoules ainsi qu’une tenue de camouflage. Chez son frère, résidant dans la même commune, ils auraient trouvé un fusil d’assaut, des munitions, un gyrophare et un brouilleur d’onde. Les deux frères, membres du groupuscule "forsane alizza" ont été placés sous surveillance. Des conversations téléphoniques présageant qu’ils cherchaient des armes et prévoyaient une action imminente auraient éveillé les soupçons des enquêteurs de la Direction générale de sécurité intérieure. L’opération antiterroriste avait abouti à l’arrestation d’un premier suspect le 16 septembre. Muni d’un revolver chargé, son frère avait été arrêté après deux jours de cavale à Meyzieu.
D’après le journal, les deux frères auraient déjà ciblé une soirée-débat sur l’antisémitisme organisée le 18 septembre au siège de la région Rhône-Alpes pour marquer les 70 ans du Crif (Conseil représentatif des institutions juives de France) Rhône-Alpes. Un responsable policier lyonnais a précisé auprès de l’AFP que l’anniversaire du Crif figurait parmi les hypothèses envisagées.
La police lyonnaise avait suivi de près la famille Bekhaled dont trois autres frères, âgés entre 27 ans et 31 ans, se seraient ralliés dans les rangs des combattants islamistes en Syrie en 2013. L’un des beaux-frères de la famille serait par ailleurs décédé dans un attentat suicide perpétré l’été dernier en Syrie. Enfin, la sœur de la famille interpellée à Meyzieu en 2014, figurerait parmi les suspects dans la participation d’une filière d’expédition de jeunes femmes vers la Syrie.