L’ancien émir des frères Kouachi "condamne" les attentats

A 33 ans, Farid Benyettou est connu pour ses discours radicaux. Il figure dans les dossiers des renseignements généraux, qui ont noté ses relations proches avec le Groupe salafiste pour la prédiction et le combat. C’est dans ce contexte qu’il rencontre les frères Kouachi, qui deviennent ses premiers "élèves". Il a été condamné en 2008 pour association de malfaiteurs en relation avec une entreprise terroriste. Après 3 ans d’incarcération, le mentor des frères Kouachi s’inscrit en 2012 dans une formation d’infirmier avant d’intégrer le service des urgences au sein de l’hôpital de la Pitié Salpétrière en tant que stagiaire.

Lundi soir, Farid Benyettou s’est exprimé sur iTélé pour condamner les attentats perpétrés par les frères Kouachi contre le journal Charlie Hebdo. Dans cet entretien, l’homme se présente comme un repenti, commente Le Figaro. "Ma démarche n’est pas de clamer mon innocence, mon innocence ne fait pas de doute, c’est déjà de condamner ce qui a été fait", déclare-t-il, filmé dans un café sans montrer son visage. "L’islam condamne tout ce qui a été fait, tous ces actes sans exception, l’assassinat lâche et monstrueux des journalistes, des policiers et des juifs. Tout ça, ça ne doit pas être attribué à l’islam. Si vous êtes des meurtriers, ça vous regarde", insiste Benyettou.

Par rapport aux personnes qui prétendent que la France opprime les musulmans, Benyettou affirme que c’est faux. Il ajoute "je suis la preuve du contraire. J’ai un casier judiciaire qui est dur à assumer. Il est écrit terroriste. (…) c’est le pire casier qu’on puisse avoir. Malgré ça, on ne m’a jamais discriminé. Bien au contraire on m’a aidé. Des gens continuent à croire en moi", conclut-il, affirmant qu’il a tourné la page.

Farid Benyettou s’est présenté de lui-même aux enquêteurs jeudi dernier. Il a été entendu comme témoin durant sept heures et est ressorti libre.