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Selon plusieurs sources, Saïd Kouachi s’est rendu au Yémen en 2011 pour s’entraîner avec des militants islamistes liés à al-Qaïda.
Les deux suspects de l’attentat commis mercredi contre le journal Charlie Hebdo sont toujours introuvables malgré les importants moyens déployés par les unités de la police et de la gendarmerie, le Raid et le CIGN, jeudi soir, dans l’Aisne. Les deux principaux suspects, âgés de 32 et 34 ans, ont été formellement reconnus près de Villers-Cotterêts (à 85 km au nord-est de Paris), par le gérant d’une station-essence qu’ils ont agressé. Ils ne portaient pas de cagoule mais étaient armés de Kalachnikov et disposaient d’un lance-roquette dans leur voiture, selon des images de vidéo-surveillance, rapportait dans la soirée du jeudi 8 janvier la presse francilienne.
Saïd Kouachi, l’aîné, a par ailleurs été "formellement reconnu sur photo comme agresseur" des locaux de Charlie, a indiqué le ministre de l’Intérieur Bernard Cazeneuve. Concernant ce suspect, les enquêteurs ont pu établir qu’il s’est rendu au Yémen en 2011 pour s’entraîner avec des militants islamistes liés à al-Qaïda, selon des sources européennes et américaines proches de l’enquête sur Charlie Hebdo. Il serait resté plusieurs mois au Yémen pour s’entraîner avec les militants d’Al-Qaïda dans la péninsule arabique (Aqpa), dit-on de mêmes sources.
Il est également possible que Saïd Kouachi ait été formé à la fabrication et à la manipulation d’explosifs. En mai 2013, rappelle Le Monde, Charb, le directeur de Charlie Hebdo, assassiné mercredi, avait été placé sur la liste des personnalités ciblées par l’organisation terroriste. Rappelons que Chérif Kouachi, lui, était et serait toujours un proche de Boubaker El Hakim, jihadiste franco-tunisien, membre de l’Etat islamique, qui a revendiqué les assassinats de deux dirigeants d’opposition en Tunisie l’an dernier. La radio du groupe EI captée à Beyrouth a qualifié jeudi de "héros" les auteurs de l’attentat.
Lors de l’attaque, les deux frères Kouachi se sont revendiqués d’Al-Qaïda lorsqu’ils ont menacé la dessinatrice Coco pour la forcer à ouvrir la porte de l’immeuble. Et après le massacre, les membres du commando auraient lancé à un témoin, alors qu’ils abandonnaient leur véhicule dans le 19ème arrondissement : "Vous direz aux médias que c’est Al-Qaïda au Yémen".
A l’heure actuelle, la menace s’étant sur le territoire européen. Jeudi, Londres a dit craindre des attaques massives d’al-Qaïda à grande échelle en Occident, peut-être contre des transports publics ou des "cibles symboliques", a déclaré le chef du MI5, les services de renseignement britanniques.