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Une crèche de Noël a été retirée du hall du conseil général de Vendée au nom du principe de séparation de l’Eglise et de l’Etat. L’installation serait trop "religieuse".
C’est une tradition : chaque année, le Conseil général de Vendée installe une crèche dans le hall du bâtiment départemental. Et chaque année, des militants d’une association dite de libres penseurs porte l’affaire en justice. Cette année, le tribunal administratif de Nantes a décidé que la crèche de la Nativité était un "emblème religieux" incompatible avec le "principe de neutralité du service public", rapporte Metronews. Le juge a donc annulé la "décision implicite du président du Conseil Général refusant d’exercer ses pouvoirs pour interdire" cette installation.
A l’origine de la procédure on trouve Jean Regourd, président de la fédération de la Libre pensée de Vendée. C’est lui qui a saisi le tribunal en 2012, après avoir remarqué la présence d’une crèche dans des locaux de l’Etat. "Il s’agit d’une crèche de la nativité, donc c’est un emblème religieux, d’une religion particulière. Elle ne respecte pas ce que doit être la neutralité des bâtiments publics, de l’État donc, et ne respecte pas la liberté de conscience d’un citoyen qui, rentrant au conseil général, se voit quasiment imposer un emblème religieux et caractérisé comme tel", a-t-il expliqué.
La loi de 1905 "interdit (...) d’élever ou d’apposer aucun signe ou emblème religieux sur les monuments publics ou en quelque emplacement public que ce soit, à l’exception des édifices servant au culte, des terrains de sépulture dans les cimetières, des monuments funéraires ainsi que des musées ou expositions", a-t-il également rappelé.
Dans un communiqué, le conseil général de la Vendée, présidé par l’UMP Bruno Retaillau, a annoncé qu’il fera appel de cette décision. "Faudrait-il interdire les étoiles dans les guirlandes de Noël qui décorent nos rues en ce moment, sous prétexte qu’il s’agit d’un symbole religieux indigne d’un espace public ?", questionne-t-il, indignant du mépris pour les traditions culturelles dont font preuve les plaintifs.