Les manifestations pour rendre hommage à Rémi Fraisse se poursuivent sans répit. Une vingtaine de lycées de Paris ont été bloqués par des manifestants ce jeudi vers 9h.
Selon un porte-parole du Rectorat sur le récit de Libération ce jeudi, "une vingtaine de lycées sont bloqués, dont cinq ou six totalement. Les autres sont plutôt avec un blocage filtrant, c’est-à-dire que certains cours peuvent avoir lieu." Le porte-parole du Rectorat ne pouvait définir si les barrages étaient érigés par des lycéens ou provenant d’éléments extérieurs. Une source policière de préciser en outre que 29 établissements étaient touchés dont 15 totalement bloqués et 14 avec filtrage. Toutefois, aucune dégradation ni forme de violence n’a été enregistrée, précise cette source.
L’académie de Paris dispose d’un peu plus de 200 lycées (professionnels, généralistes et techniques). Parmi eux figurent une centaine de lycées publics. Une journaliste de l’AFP a constaté la présence de barrage de poubelles au niveau de l’accès à plusieurs établissements situés près de la place de la Nation, endroit prévu pour le rassemblement de 11h.
Devant l’entrée du lycée Dorian, dans le 11e arrondissement, par exemple, se dressait une quarantaine de grosses poubelles vertes et un conteneur pour recyclage de verre, lesquels étaient entassés sur plusieurs mètres de hauteur. Une banderole mentionnant "Rémi, notre frère d’arbre" a été suspendue aux grilles de l’établissement devant lesquelles plusieurs dizaines de personnes, manifestants et lycéens se trouvaient bloqués. Un petit autel orné de bougies et de fleurs et renfermant un portrait de Rémi Fraisse a par ailleurs été installé dans une fenêtre voisine.
"Rémi Fraisse a été tué par les mains de la police. Le travail des forces de l’ordre, ce n’est pas de tuer. On veut un changement dans la réaction des forces de l’ordre", a déclaré un jeune homme dont le visage était bandé d’une écharpe et la tête recouverte par une capuche. "Un meurtre, ça ne doit pas être pris à la légère, on n’est pas dans une dictature", a-t-il souligné.
Les cinq entrées du lycée Arago, situé sur la place de la Nation, étaient également barricadées par des amas de poubelles. Les protestataires s’asseyaient sur ces poubelles et seuls les élèves BTS devant s’inscrire pour le bas avaient la permission d’y entrer. "On ne va pas dire à la police comment faire son métier mais on est contre les abus", a indiqué Inès, élève en seconde.
A quelques mètres plus loin, des élèves transportant leurs cartables et assis sur un banc s’y opposent carrément. "Je ne vois pas le rapport avec l’école et le lycée", a lancé une lycéenne en première. "Il ne va pas ressusciter", a ajouté une de ses amies.
Toujours dans les environs, la façade du lycée Hélène Boucher, sur le cours de Vincennes est barrée d’une pancarte en carton lisant "R.I.P. Rémi" (Repose en paix Rémi). L’entrée du lycée Maurice Ravel situé dans la même rue était bloquée par une cinquantaine de poubelles et des grilles de chantier.