Marie-Jeanne Meyer, une lycéenne de 17 ans est décédée le 21 juin 2011 après avoir été calcinée et jetée dans une fosse. Le procès, accusant le jeune marginal Anthony Draoui, s’ouvre ce mardi. Une épreuve terrible pour la famille de l’adolescente qui sera confronter pour la première fois au meurtrier présumé de Marie-Jeanne Meyer. Ce meurtre a secoué La Réunion en 2011 car cette jeune fille était originaire de La Réunion par sa mère.
Le drame s’est produit le samedi 21 juin 2011 lorsque Marie-Jeanne Meyer, une jeune lycéenne âgée de 17 ans est sortie de chez elle pour aller faire du jogging sur les collines de Tournon en Ardèche. Portée disparue, cette joggeuse d’origine réunionnaise a été retrouvée trois jours plus tard. Son corps sans vie et dénudé a été caché dans une fosse recouverte de pierres et de feuillages.
"C’est toute une famille qui a basculé dans l’horreur. On leur a annoncé que leur fille avait le visage et la cage thoracique enfoncés, qu’elle avait été mutilée et que son corps avait été carbonisé. Dans la barbarie humaine, on fait difficilement pire", a confié Me David Metaxas, avocat des parents de Marie-Jeanne.
Trois ans après la tragique disparition de leur petite fille, les parents de Marie-Jeanne Meyer se retrouveront pour la première fois face à Anthony Draoui, le présumé coupable du meurtre, ce mardi.
Serge Billet, l’avocat de ce jeune marginal de 22 ans, a assuré que son client "n’a pas l’intention de fuir ses responsabilités". Toutefois, le jeune SDF, qui se réfugiait à l’époque dans les bois ne reconnaît pas certains détails. Le meurtrier conteste l’affirmation des légistes selon laquelle il s’est servi d’une hache pour démembrer sa victime. "Il se rappelle des coups de couteau et après, cela devient complètement irrationnel. Lui indique qu’il n’y a pas eu de déchaînement de violence. Il tente de revenir sur son geste mais c’est très compliqué." En effet, l’autopsie avait mentionné la présence de nombreuses fractures à la tête ainsi que plusieurs coups de couteau au ventre.
Anthony Draoui est resté en cavale pendant un an dans des squats de Barcelone en usant d’une fausse identité. Lorsqu’il a été interpellé malencontreusement dans un train, il s’est fait passer pour un Russe. Mais une fois devant le juge d’instruction, il a avoué son crime.
Ils se seraient rencontrés par hasard et auraient partagé un bout de chemin ensemble avant qu’il ne fasse visiter l’endroit où il vivait à Marie-Jeanne Meyer. Alors qu’il avait essayé de l’embrasser, la victime l’a repoussé. "Il s’affole. Il a toujours été rejeté et ce jour-là, c’était peut-être le rejet de trop. Il y a en lui une forme d’intolérance à la frustration", défend son avocat. Me Billet de rajouter que "c’est cette vie cabossée", "ballottée de familles en foyers d’accueil" que mettra en avant sa défense. "Sa mère était dépressive, alcoolique et droguée, son père était absent. La manière dont il a grandi est effrayante, c’est un enfant sauvage. Son histoire, c’est l’itinéraire d’un enfant cassé."
Cependant, ces plaidoiries de l’avocat ne suffiront pas pour apaiser la "colère sourde" des proches de Marie-Jeanne Meyer. "Ils veulent aujourd’hui comprendre, pourquoi elle ? Pourquoi une telle violence ? A-t-il agi seul ?", a précisé Me Metaxas. Le père de la jeune fille est depuis trois ans persuadé du contraire, ce qui a été écartée par le juge ainsi que la possibilité d’un meurtre avec préméditation. Anthony Draoui risque trente ans de prison.