Le gouvernement a décidé de rendre obligatoire la vaccination dans les élevages de plus de 250 canards, hors reproducteurs, à cause de l’influenza aviaire. Certains pays restreignent leurs importations.
Depuis 2021, 32 millions de volailles ont été abattues en France en raison de l’influenza aviaire hautement pathogène. Le gouvernement a ainsi lancé une campagne de prévision en rendant obligatoire la vaccination dans les élevages de plus de 250 canards, hors reproducteurs à partir du 1er octobre. Ce dispositif a été pris pour tenter d’enrayer la propagation de cette maladie contagieuse. Pourtant, certains pays comme les Etats-Unis, le Canada ou le Japon ont décidé de restreindre leurs importations de volailles françaises, selon TF1.
Le ministère de l’Agriculture (USDA) aux Etats-Unis a estimé auprès de la presse française que la vaccination peut masquer une infection par le virus de la grippe aviaire (...). "Cela permet ainsi l’exportation d’animaux vivants infectés ou de produits contaminés par le virus, vers les Etats-Unis", a-t-il expliqué. Les importations de volailles vivantes, d’œufs à couver ainsi que des viandes de volaille non transformées en provenance de France sont interdites. L’USDA a toutefois précisé que les produits issus de volailles cuites ou cuisinées de façon à ce que le virus soit détruit peuvent toujours être importés avec la documentation adéquate. Les Etats-Unis ont aussi restreint les importations de canards vivants et de produits crus issus des pays européens membres du marché commun.
De son côté, le Canada a suspendu "temporairement" l’importation des volailles vivantes, des œufs à couver, et des produits de volaille frais, congelés ou crus venant de la France. Dans un communiqué, l’agence canadienne d’inspection des aliments a signifié que les produits "traités thermiquement, cuits ou mis en conserve" sont autorisés dans le pays. "On ne sait pas si la viande provenant de canards vaccinés pourra être exportée vers d’autres pays ni comment la France identifiera, tracerait et contrôlera les animaux reproducteurs vaccinés", a-t-il justifié.
Yann Nédélec, directeur de l’interprofession de la volaille française Anvol, a noté que les volumes impliqués à l’échelle de la filière "ne sont pas énormes". D’après les douanes françaises, les exportations vers les Etats-Unis ne représentaient par exemple que 1% des exportations totales de la France dans la catégorie "volailles vivantes et œufs".
Cependant, des produits à très forte valeur ajoutée, comme la volaille de Bresse importée vers le Japon, sont affectés par des restrictions.
"Pour le foie gras, la situation est surtout problématique au Japon", a indiqué Marie-Pierre Pé, la directrice du comité interprofessionnel des palmipèdes à foie gras (Cifog). Selon ses dires, la décision de Tokyo était attendue et ils ont pris des précautions en amont pour "pouvoir servir les Japonais pendant les fêtes de fin d’année".
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