Le ministre de l’Economie et des Finances, Bruno Le Maire, a dévoilé une liste de certaines dépenses "inefficaces" qu’il compte rogner pour atteindre son objectif de réduction de la dette et du déficit.
Lundi 19 juin, le ministre de l’Economie et des Finances, Bruno Le Maire, a annoncé qu’au moins 10 milliards d’euros d’économies ont été identifiés pour permettre le redressement des comptes publics de la France d’ici 2027. "Nous devons revenir à la normale en matière de dépenses publiques", a-t-il indiqué, rapporte France Info.
Le gouvernement veut miser sur la "croissance, le travail" (via le plein emploi) et donc les économies pour accélérer le désendettement de la France". Le ministre a mentionné des "dépenses inutiles" lors des assises des finances publiques, organisées à Paris après une revue des dépenses de l’Etat, des collectivités et des administrations sociales. Selon lui, ces dépenses ne donnent pas les résultats attendus ou qui sont contradictoires avec les objectifs climatiques.
Bruno Le Maire a souligné l’importante hausse du nombre d’arrêts maladie prescrits, de 6,4 millions à 8,8 millions en dix ans. Cette augmentation de plus de 30% a entraîné une dépense de 16 milliards d’euros. Selon lui, les dépenses de médicaments, dont "la gratuité ou la quasi-gratuité peuvent conduire à déresponsabiliser le patient". Il a aussi évoqué des "dérives" en disant que chaque médecin généraliste prescrit en moyenne l’équivalent de 730 000 euros par an, c’est-à-dire 450 euros par patient.
Face à cette situation, l’exécutif appelle à "définir des règles plus efficaces" et "une meilleure répartition des charges", qui pourraient être davantage supportées par les patients et leurs mutuelles.
D’après le locataire de Bercy, la baisse du taux de chômage en France ouvre la voie à des économies en matière d’incitations à l’embauche. "Nous continuons à soutenir massivement l’emploi. C’était légitime quand il fallait faciliter le retour à l’emploi. Mais quand le taux de chômage diminue, le coût des aides à l’emploi doit diminuer", a-t-il expliqué. Le gouvernement compte "responsabiliser" les salariés en leur faisant payer en partie leurs formations quand ils utilisent leur compte personnel de formation (CPF).
D’autres économies toucheront certains dispositifs du secteur du logement. L’exécutif a décidé d’enterrer la mesure Pinel qui permet aux propriétaires de logements neufs de bénéficier de réductions d’impôts en cas de mise en location de leurs biens. Quant au prêt à taux zéro, il ne sera plus accessible que pour l’achat d’un appartement neuf en zone tendue. "Cela représente une économie globale de plus de deux milliards à terme", a cité Bruno Le Maire.
Le ministre a averti que les opérateurs de l’Etat exerçant des missions d’intérêt général comme Pôle emploi, Météo France, universités... vont devoir "revenir à des règles de bonne gestion budgétaire". "Nous limiterons leur trésorerie, qui a bondi de 35 à 65 milliards d’euros en quatre ans", a-t-il affirmé. Il a ainsi promis une démarche de contractualisation de leurs recettes et de leurs dépenses ainsi qu’une transparence publique sur leurs comptes. Selon ses dires, les taxes affectées à ces opérateurs doivent répondre à des "besoins" définis et "ne peuvent constituer des rentes aux frais des contribuables".
Ce Haut Conseil serait chargé de "définir des choix stratégiques" impliquant les collectivités territoriales. Le ministre a appelé à définir une nouvelle méthode pour les quatre prochaines années avec ces partenaires. Il a par ailleurs annoncé la fin progressive d’avantages fiscaux pour les énergies fossiles dans une logique de "verdissement de la fiscalité".
"Nous devons réduire les dépenses fiscales sur les carburants, a-t-il détaillé en assurant que les professionnels des transports routiers, du bâtiment et de l’agriculture étaient prêts à s’engager dans cette démarche". A noter que ce dispositif concerne les tarifs réduits d’accises sur les transports routiers, sur le gazole non routier non agricole et sur le gazole non routier agricole. La fin de l’avantage sur le gazole non routier permettrait de réaliser 870 millions d’économies par an, selon Les Echos.
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