L’étude Predictions d’Ipsos évalue les attentes de la population des 33 nations les plus développées au monde pour l’année à venir. Les Français sont plus pessimistes et négatifs que les autres pays.
Les résultats de cette enquête Predictions d’Ipsos ont montré que les Français sont les plus pessimistes sur les prévisions économiques de 2024. Pour rappel, cette étude, lancée en 2012 évalue les attentes de la population des 33 nations les plus développées au monde pour l’année à venir.
Depuis, "les Français sont plus pessimistes et négatifs que les autres pays", a indiqué Ben Page, directeur général d’Ipsos. Cette année encore, seuls 46% du pays pense que 2024 sera meilleur que 2023, contre 70 % en moyenne mondiale. Interrogés sur un supposé rebond économique, 33% des enquêtés y croient alors que ce chiffre est de 50% en moyenne mondiale.
Concernant la crainte que l’intelligence artificielle ne ruine de nombreux emplois, les Français sont trois fois plus inquiets que les Japonais, qui sont également réputés pour leur pessimisme. Ce rang est aussi conservé sur une meilleure rémunération des femmes, les personnes sondées n’espèrent aucune amélioration sur ce sujet.
Philippe Crevel, économiste et directeur du cercle de l’épargne, s’est exprimé sur ce sujet en disant que ces résultats ne surprennent pas. "Au sujet de l’économie, il y a toujours eu un certain côté dépressif français. Nous sommes l’un des Etats-providence les plus développés au monde, ce qui augmente forcément les attentes et le sentiment d’injustice", a-t-il souligné. Selon ses dires, on a toujours l’impression que le voisin reçoit plus d’aides que nous de l’Etat, créant de la jalousie et de la négativité.
Le journal 20 Minutes rapporte que la déprime française s’expliquerait par le romantisme. D’après Ben Page, la plupart des Français se réfèrent à un passé qu’ils ont tendance à idéaliser, comme les "30 Glorieuses". Pour eux, ces années leur semblent avoir été synonymes de progrès alors que les nôtres sont celles des problèmes avec plusieurs crises : climatiques, géopolitiques, économiques... "De par cette très profonde nostalgie, il y a une difficulté à se projeter dans l’avenir", a affirmé Philippe Crevel. psychologue, spécialiste des émotions et auteur de Le pouvoir des liens, a de son côté expliqué que face à l’inconnu ou à des concepts qu’on ne maîtrise pas, on préfère ne pas trop investir d’émotions positives et être naturellement défiant. "Cela nous évite d’être déçus", a-t-il renchéri.
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