Le gouvernement a tranché. Eric Woerth a confirmé le gel des salaires pour 2011. Néanmoins, comme prévu, il y aura bien une revalorisation de 0.5 % au cours de ce mois de juillet.
A l’issue d’une séance de négociations salariales avec les syndicats, le Ministre du Travail Eric Woerth et le Secrétaire d’Etat chargé de la Fonction Publique, Georges Tron, ont annoncé qu’aucune augmentation du niveau général des salaires n’est prévue pour 2011. S’alignant avec les autres pays européens en cette période de disette, le gouvernement français a pris cette décision dans l’éternel but de réduire les dépenses publiques, une première en 8 ans. Cette décision était prévisible car les salaires constituent le premier poste avec plus de 40 % du budget de l’Etat. De plus, il est à noter qu’une hausse de 1 % des salaires coûte 2 milliards d’euros par an. Ainsi, les précédentes revalorisations de 0.8 % ont gonflé la masse salariale d’environ 600 millions par an. Par ailleurs, à en croire les dires des deux hommes, ce gel du point d’indice pourrait persister jusqu’en 2012 et 2013 même si d’autres discussions auront lieu. "Pour les années ultérieures, les rendez-vous annuels, prévus dans les accords de février 2008, permettront de déterminer l’évolution du point, compte tenu de la situation économique", indique Eric Woerth. Quoiqu’il en soit, les salaires des quelques 5.2 millions de fonctionnaires français de l’Etat, des collectivités territoriales et des hôpitaux seront augmentés de 0,5% au 1er juillet et ce malgré la situation budgétaire difficile, souligne le Ministre du Travail.
Cette déclaration a provoqué la colère des syndicats qui ont quitté la réunion d’hier en signe de protestation. "Le gouvernement choisit l’épreuve de force. La RGPP, la réforme des retraites, les départs non remplacés et maintenant les salaires ! Tout s’accumule et on est désormais sur un scénario d’affrontement majeur", prévient la CGT. Les syndicats craignent notamment des "pertes programmées de pouvoir d’achat".
En réponse, Eric Woerth assure que le pouvoir d’achat sera toujours soutenu, avec en fer de lance le maintien de la garantie individuelle du pouvoir d’achat (Gipa) lancé en 2008. Ce dispositif permet aux agents dont le salaire augmente moins vite que l’inflation de bénéficier d’une prime de rattrapage.