Le spectre d’une crise de la dette mondiale plane sur l’économie mondiale. Alors que la pandémie de Covid-19 a exacerbé les tensions financières, les États du monde entier se retrouvent englués dans un endettement record.
Selon les dernières estimations du Fonds monétaire international (FMI), le déficit international va exploser, passant de 100 000 milliards de dollars en 2023, soit près de 93 % du PIB mondial.
Cette explosion est due à plusieurs facteurs : l’augmentation des dépenses publiques liées à la pandémie, des projections de dettes trop optimistes et "cachées" souvent liées aux entreprises publiques.
Les États-Unis, avec un tiers du fardeau mondial, jouent un rôle majeur dans cette situation. La course à la présidence américaine, marquée par une surenchère de promesses coûteuses de la part de Kamala Harris et Donald Trump, engendre un déficit budgétaire galopant, qui devrait atteindre près de 2 000 milliards de dollars cette année. L’emprunt américain, déjà colossale, dépasse les 34 000 milliards de dollars, soit un tiers de la dette mondiale. Parallèlement, la Chine continue d’accroître son endettement qui a atteint 83 % de son PIB en 2023. Cette course effrénée est alimentée par la nécessité de financer des enjeux cruciaux tels que le vieillissement de la population, la transition écologique et la défense.
Le vieillissement de la population, les enjeux environnementaux et les dépenses militaires exercent une pression sans précédent sur les finances publiques. De plus, des erreurs de projection et des dettes cachées, souvent liées aux entreprises publiques, contribuent à l’aggravation de la situation. Le FMI estime que 40 % de ce trou financier provient d’imprévus, ce qui peut rapidement faire grimper le ratio d’endettement.
La hausse des taux d’intérêt décidée par les banques centrales pour lutter contre l’inflation a considérablement alourdi la charge pour de nombreux pays. En effet, le coût du service de la dette a augmenté de manière significative, mettant à mal les finances publiques de plusieurs États.
Pour juguler l’endettement galopant, les États doivent engager des réformes structurelles de leurs finances publiques. Le FMI recommande des ajustements budgétaires plus importants, de l’ordre de 3,8 % du PIB pour une économie moyenne d’ici 2029. Ces mesures doivent être conçues pour préserver la croissance et protéger les plus vulnérables.