La situation financière de la France devient alarmante, alors que la dette publique continue de grimper pour atteindre 3228,4 milliards d’euros à la fin du deuxième trimestre 2024. Ce chiffre, qui équivaut à 112 % du produit intérieur brut (PIB).
Selon les données de l’Insee, cette hausse de la dette se chiffre à près de 69 milliards d’euros en trois mois et à 127 milliards d’euros pour le premier semestre. Cette croissance est largement due à l’augmentation de la dette de l’État, qui a progressé de près de 70 milliards d’euros, ainsi qu’à celle des administrations de sécurité sociale, qui a crû de 4 milliards. En revanche, les dettes des administrations centrales et des collectivités locales ont connu une légère baisse, principalement grâce au désendettement de la SNCF Réseau et aux efforts des départements et communes.
Les statistiques dévoilent deux tendances préoccupantes. D’abord, la croissance de la dette est exponentielle. Elle atteint près de 1000 milliards d’euros supplémentaires tous les dix ans. La dette a franchi la barre des 1000 milliards en 2003, des 2000 milliards en 2013, et des 3000 milliards en 2023. En 20 ans, la dette est passée de 1082 milliards à plus de 3225 milliards d’euros. De plus, la France se classe parmi les pays les plus endettés de l’Union européenne, avec un ratio de 110,8 % au premier trimestre 2024. L’ Hexagone se place derrière la Grèce et l’Italie et bien au-dessus de la moyenne de la zone euro (88,7 %).
La montée des taux d’intérêt et la hausse des charges liées à la dette limitent les options du gouvernement pour financer ses projets. La France emprunte désormais à des taux plus élevés que d’autres pays européens. Le gouverneur de la Banque de France, François Villeroy de Galhau, a récemment indiqué que les seuls intérêts de la dette dépasseraient les dépenses allouées à l’éducation, appelant à des économies substantielles.
Le nouveau ministre du Budget, Laurent Saint-Martin, a reconnu la gravité de la situation, bien que le Premier ministre ait exclu une augmentation généralisée des impôts. Toutefois, des augmentations ciblées pour certaines entreprises et les plus riches pourraient être envisagées. Parallèlement, les administrations pourraient être invitées à réduire leurs dépenses. Une annonce des mesures financières devrait être faite lors de la présentation du projet de loi de finances au Parlement le 9 octobre.
Source : Lefigaro.fr