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À la suite de plusieurs débats houleux, le projet de loi de finances pour 2025 a été définitivement adhéré par le Parlement. Ce texte qui prévoit de nombreuses mesures d’austérité a été au cœur de vives tensions politiques.
Ce vote marque la fin d’un processus législatif mouvementé, jalonné de tensions et d’ajustements. Cette loi prévoit des mesures significatives impactant différents secteurs.
Le budget 2025 a connu un parcours complexe avant son adoption finale. Suspendu en décembre sous le gouvernement de Michel Barnier, il a été repris par le nouveau Premier ministre, François Bayrou. Malgré deux motions de censure déposées par les Insoumis, la majorité parlementaire a validé le texte. Le vote du Sénat, avec 219 voix pour et 107 contre, a permis de clore les discussions. Initialement censuré par l’Assemblée nationale, il a finalement été adopté grâce à l’utilisation de l’article 49.3 de la Constitution. Le Sénat, dominé par la droite et le centre, a donné son feu vert définitif au texte, permettant ainsi au gouvernement de mettre en œuvre sa politique budgétaire.
Un compromis avait été trouvé en commission mixte paritaire entre sept députés et sept sénateurs. L’accord final a été facilité par l’abstention du Parti socialiste et du Rassemblement national lors du vote de censure à l’Assemblée nationale, permettant ainsi l’utilisation de l’article 49.3.
Ce projet de loi des finances vise à réduire le déficit public à 5,4 % du PIB en 2025. Le ministre de l’Économie, Éric Lombard, a mis en avant un effort budgétaire exceptionnel : 30 milliards d’euros d’économies et 20 milliards d’euros de hausses d’impôts, appliquées selon les capacités contributives des citoyens. Cette stratégie a été soutenue par les socialistes, salués pour leur volonté de compromis.
Parallèlement, Patrick Mignola, ministre des Relations avec le Parlement, a mis en avant la responsabilité des parlementaires, soulignant leur engagement en faveur de la stabilité du pays. La ministre des Comptes publics, Amélie de Montchalin, a également insisté sur l’importance du dialogue politique dans l’adoption de ce budget.
Le budget 2025 introduit plusieurs contributions exceptionnelles touchant les grandes entreprises et les ménages aisés. Les collectivités locales devront supporter un effort financier de 2,2 milliards d’euros. Par ailleurs, 4 000 postes d’enseignants menacés seront rétablis. Toutefois, la majorité des ministères subira des réductions budgétaires, parfois de plusieurs centaines de millions d’euros.
Jean-François Husson (LR), rapporteur général du budget au Sénat, a estimé que ce texte marque une rupture nécessaire pour la stabilisation des finances publiques. Les groupes communiste, écologiste et socialiste ont voté contre, critiquant un budget insuffisant pour répondre aux besoins sociaux. Toutefois, le socialiste Thierry Cozic a justifié l’abstention de son groupe en évoquant le risque économique qu’entraînerait une absence prolongée de budget.