Suivant de très près le dossier de rachat de la branche énergie du groupe Alstom, le président a annoncé vouloir opter pour "le plus favorable à la création d’activité et d’emplois" en France.
Depuis l’Elysée, le président français pilote les discussions sur le rachat de la branche énergie du groupe Alstom. Il y a d’ailleurs reçu hier matin le PDG de General Electric, et Joe Kaeser, le PDG de Siemens en fin d’après midi. François Hollande a également eu une entrevue avec l’actionnaire de référence d’Alstom qui détient 29,4% du capital, Martin Bouygues.
Pour François Hollande, "L’Etat a forcément son mot à dire" dans cette affaire.
A Paris, devant le corps préfectoral à la Maison de la Chimie, le président de la République a martelé : "L’Etat a forcément à dire son mot parce qu’il est celui qui commande, non pas l’entreprise, mais qui commande à l’entreprise un certain nombre d’achats dans des secteurs tout à fait stratégiques, notamment l’énergie". Il a d’ailleurs annoncé que l’Etat "maîtrise l’indépendance de la France en matière énergétique".
Selon le locataire de l’Elysée, le seul critère sera celui qui sera le plus favorable à la création d’activité et à l’emploi en France. Lui de préciser que "Ceux qui imaginent que ce serait le marché qui détermine mes choix, que ce serait les acteurs privés seuls qui pourraient par les conventions et les contrats déterminer l’intérêt général, se trompent, de quel bord qu’ils soient".
Si les dirigeants du groupe Alstom avaient prévu l’annonce de sa décision pour mercredi 30 Avril au plus tard, on annonce la tenue d’un conseil d’administration pour ce mardi soir.
Par ailleurs, l’OPA lancée par General Electric et la mobilisation de l’Etat dans cette affaire fait jaser les politiciens.
François Rebsamen a fait savoir qu’"il voulait que tous les emplois soient sauvegardés". Il a ajouté qu’il souhaitait aussi que l’indépendance énergétique soit maintenue, que les centres de décisions restent en France, rapporte Les Echos
Pour Copé, l’OPA lancée par le groupe américain "est un sujet extrêmement grave" ; il va plus loin en lançant "C’est hélas une illustration supplémentaire du décrochage de la France ? On a besoin d’un Etat stratège et on a un Etat qui veut jouer les pompiers en 48 heures", a-t-il lancé dans des proposés rapportés par boursier.com
Michel Barnier, commissaire européen aux Marchés intérieurs et aux Services, a estimé : "Que le gouvernement soit proactif, oui, c’est une bonne chose (. ..) mais ce n’est pas à lui d’arbitrer", avant de préciser que "Nous sommes dans le secteur privé, nous ne sommes plus dans le domaine de l’économie administrée".