Deux mesures fiscales concernant les plus riches figurent dans le projet de loi de finances 2018 dévoilé officiellement ce mercredi. Il s’agit de la réforme de l’impôt de solidarité sur la fortune (ISF) et l’instauration d’un "flat tax". La CGT dénonce des "cadeaux pour les plus riches"
Pour "libérer du capital pour l’économie française", le gouvernement veut instaurer deux nouvelles mesures fiscales destinées aux plus aisés.
Il s’agit pour l’Etat d’abandonner au moins 4,5 milliards d’euros de recettes annuelles grâce à la réforme de l’impôt de solidarité sur la fortune (ISF), qui sera désormais cantonné à l’immobilier. La seconde mesure concerne l’instauration d’un prélèvement forfaitaire unique ( PFU) - ou "flat tax" - de 30 % sur les revenus "mobiliers" qui sont en majorité la possession des ménages les plus riches.
En contrepartie, le gouvernement espère que la somme correspondant à cet allégement fiscal des plus riches sera réinvestie par les ménages dans le développement des entreprises françaises (PME notamment).
Selon le ministre de l’Economie Bruno Le Maire, cette réforme devrait, au final, permettre de booster la croissance économique du pays. "Nous voulons créer des richesses avant de les redistribuer", a-t-il indiqué sur le récit de 20 Minutes. Des choix qui ont été d’ailleurs salué par les spécialistes de gestion de patrimoine et leurs clients.
Marc Bornhauser, avocat fiscaliste à Paris évoque un "signal fort". "J’ai des exemples concrets de personnes qui soit reviennent en France, soit voulaient s’expatrier, et qui ont changé d’avis suite à ces mesures", a renchéri Thomas Rone, associé du cabinet Exco Nexiom.
De leur côté, les économistes ne cachent leur réticence par rapport à cette mesure fiscale voulue par le gouvernement. L’économiste à l’OFCE Pierre Madec pointe des arguments fragiles. Selon lui, ces allégements fiscaux posent problème, car ils ne sont liés à aucune contrepartie. "Le gouvernement choisit de privilégier les plus aisés, mais personne ne les oblige à investir en France ou dans des entreprises françaises", a-t-il lâché.
L’économiste critique également la fragilité du raisonnement économique de l’exécutif. Selon lui, avantager les plus riches permet d’obtenir des retombées positives pour les classes moyennes et populaires. En réponses à ces critiques, le ministre de l’Economie Bruno Le Maire a déclaré être prêt à étudier les mesures d’évaluation de cette politique fiscale.
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