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L’objectif 2016 d’atteindre un déficit public de 3,3% est modeste et atteignable, mais la Cour des comptes se montre plus sceptique pour 2017 avec l’objectif de parvenir à un déficit de 2,7% du PIB.
Des risques significatifs sur les dépenses de l’État
Le bilan de l’année 2016 s’annonce positif en termes de déficit public. En effet, le gouvernement table sur la réduction du déficit public à 3,3% du produit intérieur brut (PIB) à la fin de l’année contre 3,6% en 2015. Ce chiffre est modeste et atteignable selon la Cour des comptes qui ne cache pas ses doutes sur l’objectif de 2,7% visé pour 2017. Le pouvoir actuel veut faire repasser sous le seuil de 3% du PIB en 2017 conformément à ses engagements à l’égard de ses partenaires européens. "Pour 2016, la réduction du déficit visée est modeste (..) et atteignable, même si des risques significatifs pèsent sur les dépenses de l’État", a indiqué la Cour des comptes ce mercredi dans son rapport annuel sur la situation et les perspectives des finances publiques.
Un risque de dépassement compris entre 3,2 et 6,4 milliards d’euros
En ce qui concerne les dépenses, la Cour des comptes évoque un risque de dépassement compris entre 3,2 et 6,4 milliards d’euros. Selon elle, le respect de l’objectif de dépenses de l’État semble déjà compromis et pourrait être impossible à assurer dans le cas où des dépenses supplémentaires seraient décidées d’ici la fin de l’année. Toujours est-il que ce diagnostic, finalisé le 22 juin, doit être traduit sous réserve des conséquences éventuelles du "Brexit", même si le gouvernement français et les économistes écartent un impact sur la croissance 2016.
Un risque élevé de ne pas atteindre le déficit de 2,7%
Compte tenu de ces mesures annoncées en plus de la hausse programmée des dépenses militaires, la Cour des comptes estime que "dès 2017, l’objectif de déficit a un risque élevé de ne pas être atteint". "Les nombreuses annonces de nouvelles dépenses publiques, qui ne sont ni financées ni gagées par des économies pérennes, font peser un risque sur les finances publiques françaises, en 2016, mais plus encore sur les années suivantes", est-il écrit dans son rapport relayé par Les Échos.