Pierre Gattaz, le président du Medef, exprime son ras-le-bol après deux mois et demi de manifestations contre la loi Travail. Il s’en prend notamment aux militants de la CGT à qui il attribue le blocage du pays.
Pierre Gattaz, le président du Medef, qui exprime son ras-le-bol après deux mois et demi de manifestations contre la loi Travail portée par la ministre Myriam El Khomri, est particulièrement véhément à l’endroit de la CGT dans les colonnes du Monde. Pour lui, la France n’a pas besoin de tous ces blocages, qui sont la plupart du temps "illégaux". Il pense que les manifestations vont créer du chômage.
Pierre Gattaz demande "le retour de l’État de droit" et conseille au gouvernement de ne pas faire machine arrière au sujet du projet de loi Travail. "Faire respecter l’État de droit, ajoute-t-il, c’est faire en sorte que les minorités qui se comportent un peu comme des voyous, comme des terroristes, ne bloquent pas tout le pays. Quand le syndicat du livre-CGT empêche la parution de quotidiens au motif que ceux-ci ont refusé de publier le tract de M. Martinez, il me semble que l’on est dans une dictature stalinienne", a-t-il fait valoir.
Très virulent à l’égard de la CGT et de son secrétaire général, Philippe Martinez, Pierre Gattaz décrit un syndicat à la dérive et en décalage avec les attentes des salariés qui bafouent les lois républicaines. "La CGT se radicalise, elle se politise. Pour moi, le sigle CGT est égal à chômage", a-t-il tonné.
À propos de sa méfiance à l’égard de la CGT et Force ouvrière, Pierre Gattaz estime qu’il "faut arrêter de penser que le dialogue social doit être institutionnalisé, bureaucratisé, formaté". Selon lui, le dialogue social ne peut pas être imposé avec des "partenaires qui ont un tel comportement ou de telles idéologie" », épargnant au passage la CFDT et son secrétaire général, Laurent Berger.
Pierre Gattaz recommande au gouvernement de maintenir l’un des articles les plus controversés du projet de loi Travail qui donne la primauté aux accords d’entreprise. "Il ne faut surtout pas toucher à cet article 2 : c’est la seule disposition intéressante qui subsiste après les réécritures successives du texte", estime-t-il, ajoutant que "s’il disparaissait, le Medef demanderait le retrait du projet de loi Travail".